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Résumé
Publié sous la direction de G. Bensussan, La Philosophie allemande dans la pensée juive rassemble des communications présentées, pour la plupart, au cours d’un colloque international organisé à Marseille en février 1995 par l’Institut universitaire d’études et de culture juives.
L’ouvrage dresse un tableau des empreintes allemandes laissées sur la pensée juive depuis la seconde moitié du xviiie siècle. Cette présentation s’organise autour des figures de Kant, de l’idéalisme allemand et de Hegel, pour ouvrir sur une interrogation concernant la pensée juive contemporaine vis-à-vis de la philosophie allemande.
Les contributeurs sont issus d’horizons différents. Une large place a été faite aux intervenants étrangers. À l’écriture plurielle vient s’ajouter la pluralité des types de regards portés sur une même question, qui donne lieu à une circulation des points de vue : ainsi, dans son étude sur M. Buber et F. Nietzsche, A Münster se réfère explicitement à un article de D. Bourel dont il discute la position, ouvrant au cœur même de l’ouvrage une dimension transversale de dialogue.
Le volume s’organise autour d’axes à la fois chronologiques et thématiques. Après un Prologue de N. Essmann consacré à Reuchlin, la première partie traite du kantisme dans la pensée juive, proposant un article de M.-R. Hayoun, qui envisage Salomon Maïmon comme l’auteur charnière entre le rationalisme médiéval juif et l’universalité allemande du discours philosophique, et un article de D. Bourel qui s’interroge sur le kantisme juif de Lazarus Bendavid.
Les quatre articles de la seconde partie de l’ouvrage portent sur les traces de la pensée juive dans la philosophie allemande. Dans son article sur Molitor, C. Schulte insiste sur la particularité de ce dernier, seul philosophe allemand non juif à avoir développé une véritable « philosophie du judaïsme ». La position de Molitor contraste avec celle de Schelling, dont les grandes lignes sont restituées par J.-F. Courtine. L’article d’I. Kajon traite de S. Hirsch et de sa tentative d’unir l’expérience religieuse et la philosophie. Enfin, S. Mosès étudie l’investissement par Hegel du thème des quatre Empires, très ancien « topos théologique » qui remonte au livre de Daniel.
Enfin, la troisième partie porte, à travers l’évocation d’H. Cohen (M. De Launay), de M. Buber (A. Münster) et d’E. Levinas (G. Bensussan), sur les « figures de la philosophie contemporaine dans la pensée juive ».
Points forts
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Un panorama large, qui va du xviiie au xxe siècle, et qui permet d’avoir une vue d’ensemble de la pensée juive allemande de cette époque.
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Une grande diversité dans les contributions, des intervenants issus d’horizons différents et parmi lesquels d’éminents spécialistes.
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Un ouvrage structuré de manière cohérente, autour d’axes à la fois chronologiques et thématiques accompagnés d’un index.
SN
Référence du document
Recension : « Bensussan Gérard, Nordmann Sophie, BENSUSSAN Gérard (dir.), La Philosophie allemande dans la pensée juive, Paris, Presses universitaires de France, 1997, 209 p. » 2009, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/bensussan-gerard-dir-philosophie-allemande-pensee