
Revisiter les monothéismes
Séminaire commun de l'IREL avec le LEM
Depuis 2023, l'IREL s'est associé au projet Revisiter les monothéismes du LEM, qui vise pour celui-ci à «prendre part de manière active» aux «vifs débats à travers le monde entier» sur «les monothéismes, passés ou présents» en «partageant son savoir faire, en faisant connaître les nouveautés de la recherche auprès du ‘grand public' et en proposant des moments de discussion approfondie et d’échanges». Lancé en 2010, ce séminaire est «un lieu privilégié pour réfléchir sur le(s) monothéisme(s) (principal objet d’études du LEM), de manière ouverte et interdisciplinaire, sans barrières chronologiques et sans a priori». Il est piloté par Constantin Macris, en collaboration avec Joëlle Soler et Anna Van den Kerchove.
Table ronde sur la mystique

Le premier rendez-vous de la saison 2024-2025 a été consacré au livre Mystique: aventures et mésaventures d'un mot des origines à nos jours de Dominique Poirel (CNRS, IRHT) avec une table ronde organisée par Simon Icard (CNRS, LEM), Constantinos Macris (CNRS, LEM), Joëlle Soler (Sorbonne Université, LEM) et Anna van den Kerchove (IPT, LEM), à laquelle ont participé Julie Brumberg (CNRS, LEM), Cristina Ciucu (EHESS, CRH), Frédéric Gabriel (CNRS, Ihrim), Philippe Hoffmann (EPHE, LEM) et Pierre Lory (EPHE, LEM).
«D’Hérodote à Péguy, d’Augustin à Marx, de Denys à Zola, la signification du mot a radicalement changé. Reste alors la question : pourquoi «mystique» est-il si fréquent dans le discours savant, alors que son sens est si flexible et que personne ne se soucie de le définir ? En traquant cette énigme dans ses ultimes retranchements, l’incroyable aventure du mot révèle qu’il n’a plus de signification conceptuelle, mais revêt à la place une fonction culturelle.»
Lire la notice du livre sur le site de l'éditeur
Mercredi 16 octobre 2024, 16h à 19h, salle de formation de la Bibliothèque universitaire de la Sorbonne
Monothéismes du futur: des religions sans avenir ?

Renaud Rochette est enseignant-chercheur à l'IREL (EPHE-PSL) et spécialiste à la fois du christianisme (en particulier othodoxe) et des religions de fiction auxquelles il a déjà consacré plusieurs cycles de conférences à l'IREL en ce qui concerne le cinéma, les séries, la littérature de science-fiction ou l'animation japonaise.
La science-fiction est un genre dans lequel on trouve des sociétés construites: parfois, le décalage avec nos sociétés est faible, parfois, ces sociétés fictives sont complètement exotiques. Par cet artifice, les auteurs peuvent développer un discours sur leur société et leur évolution potentielle. On pourrait penser que la construction de ces sociétés fictives comporte des éléments religieux ou spirituels. Or, en science-fiction, la religion est souvent négligée. À travers plusieurs exemples, nous verrons pourquoi la dimension scientifique du genre explique en partie l’existence de sociétés futures sans religion, mais aussi qu’à l’inverse, plusieurs auteurs profitent de ces sociétés et religions fictives pour proposer une réflexion sur le rôle des religions et de la spiritualité dans nos sociétés.
Lundi 13 mai 2024, 17h30 à 19h30, MSH Raspail (salle 33)
Mystique et modernité

La chercheuse hongroise Zsuzsanna Szugyiczki (Département des études religieuses de l'Université de Szeged), spécialiste de la mystique moderne, est intervenue en anglais sur Mystique et modernité : Comment comprendre l'ineffable aujourd'hui (The Mystical and the Modern : The current challenges of understanding the Ineffable). Zsuzsanna Szugyiczki a soutenu en 2023 une thèse en anglais intitulée Mysticism beyond time : A comparative study of traditionnal vs. modern mysticism (La mystique au delà du temps: Étude comparée et contrastée des mystiques traditionnelle et moderne). Ses champs de recherche sont la mystique, les expériences mystiques, la sécularisation de la mystique et le pluralisme religieux.
En introduction à sa thèse, elle écrit que l'on peut différencier mystique «traditionnelle» et «moderne» en «se basant sur des travaux théoriques contemporains» et que cette différenciation «ne s'applique qu'aux éléments contextuels de la mystique: ce qui précède et ce qui suit les expériences mystiques», celles-ci n'étant pas impliquées dans cette différenciation.Mais que cette mystique moderne souffre «d'analyses théoriques insatisfaisantes» et «nécessite une approche théorique actualisée en termes de définition et de catégories».
13 mars 2024, 17h30 à 19h30, MSH Raspail (salle 15)
Illustration: Le Dalaï Lama montrant en 2013 lors d’une rencontre interreligieuse un ouvrage avec une photo dans les années 1960 de lui et du frère trappiste et mystique catholique Thomas Merton (Center for Interfaith Relations, Louisville, Kentucky, CC BY 2.0 DEED).
Lectures monothéisantes des polythéismes antiques dans l'historiographie moderne

Journée d'études Revisiter les monothéismes LEM-IREL, organisée par Constantinos Macris, Daniel Barbu, Joëlle Soler et Anna van den Kerchove.
10h: Introduction (Constantinos Macris, Daniel Barbu Joëlle Soler et Anna van den Kerchove)
10h30: L’invention du monothéisme pharaonique (Youri Volokhine, Université de Genève)
11h30: What did Evans mean by monotheism in Minoan religion ? (Nanno Marinatos, University of Illinois, Chicago)
14h30: Monotheism, henotheism, polytheism. 19th-century debates over the original nature of Greek religion (Michael Konaris, Centre de recherche en littérature grecque et latine de l'Académie d'Athènes),
15h30: Monotheistic readings of Orphism in modern historiography (Anna Lucia Furlan, Università Cattolica del Sacro Cuore)
16h30: Conclusions : Les païens sont-ils des chrétiens qui s’ignorent ? (Philippe Borgeaud, Université de Genève)
17h: Discussion générale
Mercredi 11 octobre 2023, 9h30 à 18h, MSH Raspail (salle 17)
L'unité divine menacée ? Une querelle de théologie islamique du Xe siècle

Conférence de Lucie Tardy (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, GRAMATA).
«En islam, Dieu est unique et doté d’attributs: Dieu est savant, puissant, voulant, vivant. Au 10e siècle, deux écoles de théologie s’affrontent au sujet du statut ontologique de ces attributs: pour l’école muʿtazilite, les attributs divins ne sont que des aspects, des descriptions d’un Dieu absolument un. Leur multiplicité témoigne des limites de l’esprit humain, qui échoue à définir Dieu dans son unité et son éternité. L’école ashʿarite, quant à elle affirmera que les attributs correspondent à des 'entités' réelles, 'résidant' dans l’essence divine, 's’ajoutant' à elle. Une théorie jugée scandaleuse par les muʿtazilites, qui y voient une négation du monothéisme. Et ce doublement: d’une part, les attributs s’ajoutent à l’essence de la même manière que les accidents à la substance. Dieu serait donc pensé sur le modèle de la substance composée et non plus comme une essence une et simple. D’autre part, si les attributs sont des entités co-éternelles à Dieu, elles en partageraient la divinité (et là, c’est l’unicité de Dieu qui sera visée). À cette occasion, les ash’arites seront même accusés de verser dans le 'polythéisme' trinitaire des chrétiens. Nous tenterons, à partir de ce débat, de relever la singularité de l’ashʿarisme au sein de la théologie islamique.»
Mercredi 10 mai 2023, 17h30, MSH Raspail (salle 15)