Sommaire
Résumé
“ À partir de la Bretagne [ML propose une] réflexion sur les relations entre [...] religion et changement culturel ” (p. 13) en étudiant la période 1850-1950 comme une “ phase de latence, de maturation ” durant laquelle “ le passage à la modernité [...] a été largement encadré par [le] clergé ” (p. 15).
Le propos se déploie en trois grandes parties. La première saisit la “ christianitude ” bretonne. Après la présentation des structures spatiales et temporelles (ch. i), deux chapitres présentent le niveau de pratique, les vocations et les dons à l’œuvre de la Propagation de la Foi.
La deuxième partie se penche sur les formes traditionnelles de la culture qui s’estompent peu à peu avec le temps. L’usage, la promotion et l’effacement du breton dans le cadre religieux font l’objet de deux chapitres (ch. vi et vii) où la Première Guerre mondiale est la césure marquante : le catholicisme ne veut plus s’engager, sauf cas particuliers, dans le régionalisme ou le nationalisme, et des tensions apparaissent entre bretonitude et catholicisme (ch. viii).
La dernière partie étudie les “ différents aspects de la pénétration de la modernité ” (p. 18). Les migrants bretons sont fortement déchristianisés, le suivi pastoral demeurant largement insuffisant (ch. ix). Les deux grands vecteurs de modernité que sont l’école et la presse– qui voit s’imposer le démocrate-chrétien Ouest Éclair (futur Ouest France), pourtant non soutenu par la hiérarchie épiscopale –(ch. x) sont l’objet d’un intense investissement clérical. Sport et cinéma mobilisent très rapidement le clergé (ch. xi). Les patronages sont à leur apogée dans les années 1950, comme les salles de cinéma catholiques. Un dernier chapitre (xii) souligne l’investissement religieux de l’activité économique à partir des années 1920, dans la formation.
La conclusion synthétise l’ouvrage : “ Soucieux de préserver ce qu’il tenait pour un bastion, [le clergé] a pris toute sa place dans son évolution. Au bout du compte, il a assuré en bonne partie la gestion de sa modernisation. ” (p. 510).
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Domaine :Christianisme.
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Sous-domaines : Catholicisme. Période contemporaine. Représentations collectives et mentalités.
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Profil :Ouvrage spécialisé.
Points forts
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Une étude volontairement régionale durant un siècle cohérent, avant les mutations profondes de la seconde partie du xxe siècle.
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Un important travail sériel et quantitatif, source d’une cartographie abondante : 67 cartes et graphiques sont réunis à la fin de l’ouvrage et servent de base à l’analyse qu’ils illustrent en même temps.
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Une approche qui croise histoire culturelle, histoire politique, histoire sociale, histoire économique, unifiées autour de la question du rôle du religieux dans chacun de ces champs. Elle montre l’importance de ce facteur dans l’évolution bretonne, et la complexité des relations entre religion et modernité, loin de toute sécularisation nécessaire et linéaire.
Utilisation possible dans les programmes scolaires.
Classe |
Discipline |
Thème |
Première |
Histoire |
Caractères de la vie religieuse en Europe et en Amérique du Nord (19e siècle) |
Première |
Histoire |
Relations entre les Églises et le monde moderne : le catholicisme, entre acceptation et refus (19e siècle) |
Première pro |
Histoire |
Le fait religieux depuis 1850 - l’évolution des trois grandes religions monothéistes (mots-clés : monothéisme, croyance, rite, pratique, Église, communauté, fondamentalisme, pratiques religieuses |
Terminale |
Histoire |
Évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
Domaines religieux : Christianisme : Période : Période contemporaine, Christianisme, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique
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Référence du document
Recension : « , LAGRÉE Michel, Religion et culture en Bretagne, 1850-1950, Paris, Fayard, 1992, 601 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lagree-michel-religion-culture-bretagne-1850-1950