Présentation

Le but était de « comparer les manuels d’histoire de fin de cycle secondaire » mais aussi « de prendre en considération les pratiques scolaires, ainsi que les différentes catégories d’acteurs impliqués dans l’élaboration des contenus ». L’objet : examiner « le religieux, le(s) fait(s) religieux, les éléments en relation avec l’histoire des religions, des croyances et des croyants. » Le résultat est ce livre qui reprend 25 interventions des chercheurs réunis en décembre 2015 à l’Université du Maine par l’IPRA et l’IESR avec  « la volonté de conduire l’enquête bien au-delà du cadre de l’Union européenne, en incluant la Russie et l’Inde, le Proche et le Moyen-Orient, le Maghreb ».

Dans son introduction, Dominique Avon souligne à quel point cet élargissement du champ d’étude permet de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre dans l’Union Européenne entre ceux qui, « confondant racines et patrimoine », «  se crispent sur une identité chrétienne exclusive » et ceux qui « plaquent de manière anachronique le caractère de plus en plus poly-religieux et poly-convictionnel de la situation présente sur les réalités passées ». Ces divisions, « les rédacteurs de manuels et leurs éditeurs sont loin d’en être toujours conscients », en Europe comme ailleurs, ni du « trinôme État-nation-religion » qui « a pesé et, dans bien des cas, continue de peser fortement sur l’enseignement de l’histoire ».

Ceci alors que le lien entre histoire et religions n’est pas forcément évident ni pour les enseignés ni pour les enseignants. Pour les enseignés, les enquêtes de terrain montrent le désir « d’en parler » pour « mieux comprendre » ce qui se passe dans le monde grâce à un « enseignement neutre et pluraliste des faits religieux  » pas spécifiquement lié à l’histoire. Pour les enseignants, ces enquêtes montrent elles à la fois « le manque de formation et le manque de temps pour préparer sérieusement des cours sur ces sujets délicats. Dans l’enseignement secondaire, la majorité des personnes interrogées témoignent du fait que, au mieux, elles possèdent des connaissances sérieuses dans la confession à laquelle elles sont rattachées par conviction ou par héritage familial. Elles éprouvent, de ce fait, un sentiment de vulnérabilité lorsqu’elles doivent aborder des objets selon une conception différente que celle susceptible d’être transmise dans un cadre communautaire.Leur difficulté d’exercer est accentuée par le fait que l’histoire se trouve liée à l’éducation civique et morale dans plusieurs États, comme en Russie ou en France. »

 

Sommaire

Introduction (Dominique Avon)

Première partie

Analyse des contenus : programmes et manuels

1. La place des faits religieux dans les programmes d’histoire en France. Mise en perspective et situation actuelle (Jérôme Grondeux)

2. L’enseignement des faits religieux en France. Mise en perspective du rapport Debray (Isabelle Saint-Martin)

3. Enseignement de l’histoire en Égypte et en Syrie. Fait religieux et enjeux identitaires (Amin Elias) 

4. La représentation de l’islam dans les manuels d’histoire en Espagne et en Allemagne. Une narration de plus en plus liée 

aux images (Resul Karaca et Sabine Schmitz) 

5. Le fait religieux dans les manuels français de la classe de seconde (François Brizay et Vincent Corriol) 

6. Le fait religieux dans les manuels d’histoire de la République islamique d’Iran (Clément Therme)

7. Le fait religieux et le christianisme dans les manuels scolaires de Russie, 1985-2015 (Mikhaïl Dmitriev) 

8. Le fait religieux et l’implication des autorités ecclésiastiques dans les manuels scolaires d’histoire de l’enseignement primaire grec 

(1981-2006) (Elena Karachontziti) 

9. L’avènement de l’islam dans les manuels d’histoire algériens et tunisiens (Aroua Labidi)

10. Identités religieuses dans le discours scolaire turc (Étienne Copeaux)

 

Deuxième partie

Institutions – Enjeux – Rivalités

11. Conflating Hindu and Indian Identity in the Presentation of India’s Ancient Past. The Post-Colonial Context of the NCERT Textbook Controversy (A. Martin Wainwright)

12. L’enseignement du fait religieux en débat. Le cas de la Belgique (Jean-Philippe Schreiber)

13. Manuels d’histoire et fait religieux au Liban. De la rivalité à l’amnésie (Betty Gilbert-Sleiman)

14. La réception des Grands textes au sein de l’école genevoise. Heurs et malheurs d’une brochure d’histoire comparée des religions (Philippe Matthey) 

15. Enseignement et fait religieux en Tunisie 1956-1987. Les paradoxes d’une politique incertaine (Samia El Mechat)

16. Fait religieux et enseignement de l’histoire en Tunisie. Le modèle « charfien » à l’épreuve de la Révolution (Michele Brignone) 

17. L’éducation islamique dans le système éducatif public algérien depuis l’indépendance. Quelques éclairages (Augustin Jomier) 

18. Le religieux dans et par-delà les manuels scolaires d’histoire au Maroc. La prédominance d’une conception intégrale de l’islam, (Haoues Seniguer) 

19. Discours et échanges. Sur la pluralité religieuse au lycée en Israël (Denis Charbit, Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain)

20. Enjeux et débats sur les religions dans l’enseignement de l’histoire en Hongrie (Ferenc Tóth)

 

Troisième partie

Pratiques pédagogiques

21. Une vision laïque des faits religieux dans les manuels d’histoire de la Belgique francophone (Anne Morelli)

22. L’Occident médiéval et les religions dans les manuels de seconde des années 2000 et 2010. Une approche didactique (Fabien Aignan)

23. Le pluralisme religieux et son traitement disciplinaire en seconde en France (Anne Vézier)

24. Aborder le fait religieux dans le cadre de l’étude du Proche et du Moyen-Orient. Une gageure pédagogique? (Delphine Dussert-Galinat)

25. La Bible, objet d’étude à l’école de la République. Analyse comparée des démarches d’enseignement/apprentissage 

en classes de français et d’histoire (classe de sixième) (Anne-Raymonde de Beaudrap)

 

Informations techniques

Année de publication : 2018

Nombre de pages : 440

Éditeur : Arbre Bleu

ISBN : 9791090129290

Commander sur le site de l'éditeur