Sommaire

Résumé

JMM entend « montrer la spécificité et expliquer les traits propres de partis dont la raison d’être et la signification ont pu déconcerter [...] ces partis sont, ou du moins sont restés très longtemps, des partis “religieux”, qui se réclament, selon des formes variables, d’une confession religieuse ou des principes chrétiens » (p. 6). Soulignant la forte diversité des partis étudiés, le poids des contextes nationaux, et rappelant les rapports complexes qu’ils entretiennent avec l’institution ecclésiastique, leur dépendance envers la carte religieuse de l’Europe, aux militants et associations catholiques et aux différents courants idéologiques catholiques, il construit sa présentation en quatre étapes : les années 1815-1848 (premières organisations politiques catholiques, naissance de la démocratie chrétienne), la deuxième partie du xix^e siècle (l’insertion dans le système politique démocratique et libéral, les pays sans partis catholiques), l’entre deux guerres (avec un essai de typologie), les succès d’après 1945 n’empêchant pas une crise d’identité depuis les années 1960.

Plusieurs points peuvent être retenus. L’Europe germanique et centrale et l’Italie sont les principaux lieux d’implantation des partis catholiques, alors que la France et la péninsule ibérique, avec les îles britanniques, sont bien plus en retrait. La volonté de défense religieuse contre l’anticléricalisme de l’État libéral n’a pas empêché un accès aux responsabilités du pouvoir (rapidement au xix^e siècle en Belgique et Hollande, plus tard en Allemagne, Italie, France) ni une certaine transaction avec la démocratie libérale, permettant un poids réel dans la vie politique (cas de la CDU allemande, puis de la Démocratie Chrétienne italienne). Enfin, la fécondité sociale et européenne, notamment après la Deuxième guerre mondiale, est indéniable, et explique partiellement les difficultés des partis démocrates-chrétiens, dont une bonne partie du programme est désormais réalisée.

• Domaine. Christianisme.

• Sous-domaine. Catholicisme. Protestantisme. Période contemporaine. Vie politique. Représentations collectives et mentalités.

• Profil : Ouvrage spécialisé.

Points forts

• La seule synthèse actuellement disponible sur les partis politiques d’inspiration chrétienne en Europe aux xix^e et xx^e siècles, qui se veut une « esquisse » comparatiste (pp. 5-6).

• Un ouvrage factuel, chronologique, souvent découpé par pays ou zones géographiques, source d’informations immédiatement disponibles et utilisables.

• Une mise en valeur de l’importance politique des partis d’inspiration chrétienne dans l’Europe d’après 1815, qui ont participé à sa modernisation.

• Un certain nombre de mises au point en histoire religieuse, qui permettent de revisiter synthétiquement les lieux communs (« Restauration et renouveau catholique », ch. 1 ; « L’arrière-plan politique et religieux. L’essor du catholicisme social », ch. 4).

Utilisation possible dans les programmes scolaires