Sommaire

Résumé

Catholiques d’abord rassemble différents textes en un ensemble consacré à la formation, l’essor et la mise en cause du « système catholique intransigeant, à la fois doctrine et mouvement […] forgé et développé contre la société moderne issue de la Révolution française » (p. 8). Une première partie, « Cause de Dieu, cause du peuple », se penche sur des « Aspects de la contre-révolution catholique au xix^e siècle », à travers quatre chapitres (Lammenais, le Syllabus, la génération Léon xiii, le modernisme). Elle met en valeur la volonté catholique de mobiliser le peuple à travers des œuvres dirigées par des militants, contre la société moderne, tout en participant des réalités et des problématiques intellectuelles de cette société, ce qui conduit à des divergences au sein du catholicisme. La deuxième partie, « Nouvelle chrétienté et modernité », étudie les « Permanences et dérives de l’intégralisme catholique au xx^e siècle » en trois temps (l’évolution de la référence au Christ-Roi, l’appel de Stockholm en 1950, la distinction entre croyance et militance catholique). Concentrée sur le premier xxe siècle, elle aborde les recompositions du catholicisme sous l’influence des crises, la gestion des militants catholiques par la hiérarchie, l’autonomisation des fidèles. La dernière partie, « Raison d’Église », fait « Écho à l’œuvre d’Émile Poulat » avec trois chapitres (« Dieu dans la circulation sociale », la subversion catholique, la volonté catholique d’être « autrement moderne »). Plus conceptuelle, elle aborde sur le long terme les caractéristiques de l’intransigeance et de l’intégralisme catholique : un positionnement vis-à-vis du socialisme et du libéralisme, la volonté de recomposer la société sur une base catholique en s’appuyant sur la militance. La conclusion propose une lecture cyclique du mouvement catholique, l’alternance de phases d’expansions et de replis inspirées des cycles Kondratiev.

• Domaine. Christianisme

• Sous-domaine. Catholicisme. Période contemporaine. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses.

• Ouvrage spécialisé.

Points forts

• Un accès facile et rapide à un ensemble de problématiques issues de l’œuvre d’Émile Poulat (notamment le catholicisme intransigeant et intégral, la raison d’Église c’est-à-dire la cohérence dans le long terme du positionnement de Rome), relues à travers le rapport du catholicisme au peuple, objet d’une quête incessante, de déceptions successives, d’évolutions radicales.

• Une approche de la complexité du positionnement, catholique dans le monde moderne, par-delà la grille « conservateurs-progressistes ». L’antilibéralisme catholique est une matrice commune qui permet de rapprocher catholiques proches du PC et du FN.

• Au plan politique, la primauté de la motivation religieuse dans l’engagement temporel des militants, contrôlée par la hiérarchie, ce qui explique pourquoi, selon l’expression de Maurice Merleau-Ponty, les catholiques ont été des « conservateurs peu sûrs » et de « mauvais révolutionnaires » (cité p. 187).

• Le dégagement de périodes cohérentes dans l’engagement catholique.

Utilisation possible dans les programmes scolaires