Sommaire

Résumé

Afin d’apprécier les évolutions de la mission catholique à la fin du xix^e siècle, CP étudie la Congrégation de la Propagation de la Foi. Une première partie (ch.1-6) permet d’en dresser une analyse socio-historique : bureaucratisée, hiérarchisée, au personnel uniformisé par la formation romaine par-delà les clivages nationaux, conservant un caractère collégial.

La deuxième partie (ch. 7-11) se penche sur la manière dont la Propagande gère la mission catholique à la fin du xix^e siècle. Outre l’élaboration d’une doctrine, la Propagande entend contrôler les pratiques missionnaires par le biais de questionnaires et en utilisant de nouveaux relais d’autorité (délégués apostoliques notamment). Elle doit également attribuer des territoires aux sociétés missionnaires et limiter la subordination aux puissances coloniales en expansion. Enfin, elle tente d’imposer le modèle du catholicisme intransigeant, mais doit faire face à de réelles difficultés (traduction des concepts, mariage, clergé indigène) et à l’appropriation du catholicisme par les convertis. La mission aboutit souvent à ne créer que des noyaux catholiques plus que des chrétientés.

La troisième partie (ch. 12-16) aborde la politique missionnaire de Léon xiii. Son enseignement n’est pas original, et fait de la colonisation une péripétie providentielle. La centralisation financière n’est pas totale, malgré une marche en ce sens. Les missions sont un des moyens de l’internationalisation de la diplomatie pontificale, et lui permettent de reprendre une place sur la scène mondiale. Cependant, cette ambition a connu des limites réelles (Chine). La volonté d’autonomie à l’égard de la colonisation s’est affirmée.

• Domaine : Christianisme.

• Profil : Ouvrage spécialisé.

Points forts

• À partir du cas missionnaire, une étude qui montre l’expansion du modèle centralisateur intransigeant (« la simultanéité de l’expansion missionnaire et de la romanisation du catholicisme traduit l’interdépendance des deux phénomènes », p. 528), mais aussi les prémices de sa remise en cause, à partir de la confrontation au réel imposant un raffinement extrême de la casuistique.
• La mise en avant du rôle du Saint-Siège comme acteur diplomatique incontournable à la fin du xix^e siècle, en raison de la volonté missionnaire catholique qui croise la colonisation.
• Les relations entre colonisation et mission catholique sont complexes : volonté de profiter de la situation, refus d’aliéner sa liberté d’action et d’être instrumentalisé, opportunisme dans les relations avec les États subissant la pression coloniale, répercussions sur les missions de la situation catholique dans les pays colonisateurs.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

P.A.