Traduit de l’anglais par Denis-Armand Canal. Trois cartes, 1 plan, 217 illustrations, tableau chronologique, glossaire, bibliographie.
Sommaire
Résumé
L’art islamique est introduit par ses origines (chap. I et II), il a été influencé à la fois par l’Antiquité gréco-romaine via les empires byzantin et sassanide (Perse), et par la culture arabe préislamique (Pétra, Palmyre…).
Le « monde islamique » s’édifie sous plusieurs dynasties, des Omeyyades aux Ottomans, du Nord de l’Inde au Maroc et à l’Espagne. Dans le chapitre III sur l’architecture, la mosquée occupe une place importante ainsi que le mécénat.
Pour cerner « les goûts artistiques », R. Irwin analyse les textes religieux et profanes et donne l’exemple de grands mécènes, des princes Omeyyades à Soliman le Magnifique, ou des femmes nobles (chap. IV). L’auteur tente de faire revivre « la vie des palais » (chap. V), des premiers « châteaux du désert » des Omeyyades aux palais safavides d’Iran (XVIIe siècle). Les aspects matériels et techniques du travail des artistes, l’organisation des guildes sont évoqués dans le chap. VI.
L’art islamique est un art profondément « littéraire », par le rôle social des lettrés et la place donnée aux inscriptions sur les monuments et au développement de la calligraphie et des enluminures (chap. VII). Les sciences arabes médiévales (optique, géométrie…) informent sur les conceptions de la vision, des formes, des couleurs et de la perspective dans l’art islamique. Dans un monde en harmonie avec l’univers, des pouvoirs magiques étaient attribués à de beaux objets, miroirs, bijoux, talismans (chap. VIII).
Le dernier chapitre est une incursion dans « l’au-delà » de l’Islam avec les arts des dhimmîs (chrétiens, syriens, arméniens et coptes), aux marges de l’islam (Espagne, Sicile, Inde, Chine), les échanges avec la Chine et l’Europe qui s’intéresse à l’art islamique à partir du XVIIIe siècle.
Points forts
-
L’importance donnée au contexte social, économique, intellectuel pour l’étude du corpus artistique dans le monde islamique ; ce contexte est souvent peu présent dans les nombreux ouvrages sur l’art islamique.
-
Un point de vue critique : sur l’expression « art islamique » (voir Oleg Grabar, Penser l’art islamique), qui est une « construction occidentale » (introduction et chap. IV) et sur la question de l’interdit de la représentation figurée en Islam (introduction) (voir Silvia Naef, Y a-t-il une « question de l’image » en Islam ? ). Une attitude prudente sur les interprétations et l’utilisation des œuvres d’art comme sources historiques et de certaines images pour illustrer la vie sociale, par exemple les miniatures illustrant le Maqâmât d’al Harîrî (1054-1122).
-
Les édifices religieux : un bon exposé sur la mosquée (évolution, mobilier, décoration, sa place dans un ensemble urbain), l’exemple d’al-Azhar « palimpseste » architectural (p. 76-77) et le rôle du waqf, dotation pieuse dans le mécénat religieux.
-
La diversité des illustrations toujours référencées avec précision. Les commentaires sont indispensables pour exploiter en classe les miniatures.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
5ème |
histoire |
le monde musulman: Mahomet, le Coran, la diffusion de l'islam |
4ème et 3ème |
espagnol LV2 |
Cordoue, l'Alhambra |
lycée |
arabe |
la péninsule arabe avant l'islam, califats, calligraphie |
Domaines religieux : Islam : Arts, Islam : Généralités, Islam
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Irwin Robert, IRWIN Robert, Le monde islamique, Paris, Flammarion, Tout l’art Contexte, 1997, 272 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/irwin-robert-monde-islamique-paris-flammarion-lart