Annexe (entretiens), bibliographie, index.
Sommaire
Résumé
Pour réagir contre les stéréotypes négatifs véhiculés sur l’islam, l’auteure interroge les modalités du croire de jeunes musulmans confrontés à la mutation de l’islam dans la société française. Des enquêtes réalisées dans le Nord et le Pas-de-Calais de 1991 à 1992 révèlent l’émergence d’un « islam positif ».
Le prologue « Pour une sociologie de l’islam », est une réflexion sur les difficultés propres à la construction de cet objet d’étude.
La première partie retrace dans quatre chapitres l’évolution du dialogue entre des musulmans et des chrétiens qui s’est noué au centre spirituel du Haumont près de Tourcoing. En s’appuyant sur des entretiens, Leïla Babès montre l’importance que ce dialogue a représenté pour les musulmans : fruit du « pluralisme » religieux, il a conduit des jeunes musulmans à une attitude plus spirituelle et intériorisée.
La deuxième partie « Transmission, savoir, identité » (quatre chapitres) décrit les évolutions internes de l’islam entre la tradition et son enracinement dans la société française sécularisée. La « transmission implicite » (p. 115) par les parents (chap. 7) donne lieu chez leurs enfants à des recompositions et à des transactions multiples. Le « positionnement » des jeunes de la deuxième génération se fait aussi dans un nouveau rapport entre le « croire » et le « savoir » associant « une intellectualisation et une place importante de l’éthique » (chap. 8).
Leïla Babès montre que la référence à la culture musulmane, loin d’être un simple code qui compenserait les échecs et l’exclusion, permet aux jeunes de construire une référence à l’universel au détriment de l’ethnie et du communautarisme (chap. 9).
Les jeunes musulmans expriment à leur manière la modernité religieuse d’un islam qui se sécularise (chap. 10) malgré la résistance de mouvements attachés à des « schémas » traditionalistes.
Points forts
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Un discours positif sur l’identité islamique revendiquée par les jeunes musulmans depuis les années 90 : comment elle se construit et prend sens par leur double inscription dans deux cultures, française et musulmane.
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L’importance du dialogue interreligieux pour de jeunes Maghrébins (chap. 6) : son influence sur leur façon de vivre l’islam en France, l’acceptation du pluralisme, leur réflexion sur les valeurs, le monothéisme, et l’islam vécu comme « choix » et non plus comme religion imposée.
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Les témoignages des jeunes sur leur rapport avec la religion de leurs parents (chap. 7), leur façon de vivre l’islam dans leur quartier, dans leur milieu et sur leurs difficultés (les interdits, la condition des filles)
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L’analyse du rôle structurant de la religion et de l’insertion dans le tissu associatif de quartier, dans la socialisation, la citoyenneté, donc dans l’intégration.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
1ère pro |
histoire |
le fait religieux depuis 1850 - l'évolution des trois grands monothéismes |
Terminale |
philosophie |
évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1850 |
Domaines religieux : Islam, Islam : Politique et société : Relations avec le christianisme, Islam : Politique et société : Relations avec l’État, Islam : Origines et corpus : Coran, Islam : Doctrines et courants, Europe et religions : France
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Babès Leïla, BABÈS Leïla, L’islam positif. La religion des jeunes musulmans de France, Paris, L’Atelier, 1997, 224 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/babes-leila-lislam-positif-religion-jeunes-musulmans