Sommaire

Résumé

Le récit des cinq siècles de l’ « Islam classique » – de l’hégire (622) à la chute de Bagdad, capitale des ‘Abbâssides, en 1258 – se déroule en trois parties. Les chapitres I à III présentent la naissance de la nouvelle religion et les premiers « empires unitaires » (p. 15) arabo-musulmans : d’abord le monde omeyyade, encore hétérogène, puis l’empire ‘abbâsside dont le rayonnement culturel fut aussi marqué par de vives oppositions internes (chap. I et II). De 900 à 1260, des « foyers provinciaux » s’affirment en Iran et dans le califat fâtimide de la Syrie à l’Afrique du Nord.

L’empire, en pleine mutation, se morcelle (chap. III) pour finir par disparaître sous la pression des invasions turques et mongoles. Les deux autres parties décrivent la vie religieuse et intellectuelle dans la civilisation musulmane médiévale, puis les aspects techniques et matériels.

Au cours des deux premiers siècles, à partir du « donné révélé » (p. 124) se développent la doctrine (lectures, commentaires, théologies), le droit et la mystique (chap. IV).

Les tensions (chap. V) apparaissent avec l’épisode de la doctrine rationaliste du mu‘tazilisme (IX^e siècle) et les affrontements entre les manifestations du shî’isme et le sunnisme). L’élaboration du droit progresse : « droits de Dieu » (‘Ibâdât), définition des rites (les « Cinq piliers »), des règles sociales, éthiques, économiques et politiques.

La troisième partie (trois chapitres) montre la diversité géographique de l’immense espace impérial et s’attache aux deux milieux qui ont contribué à façonner cette civilisation : le Palais et son entourage ; les villes avec leurs élites marchandes, artistiques et intellectuelles.

Points forts

• Une remarquable synthèse malgré une documentation inégale, en particulier les lacunes des sources économiques et des données archéologiques. Les traits dominants bien dégagés et souvent exprimés dans des formules frappantes. Un tableau toujours nuancé qui invite à réviser des jugements simplistes.

• Le chapitre IX, très documenté, sur « la ville et les milieux urbains », grâce à l’érudition étendue et la connaissance du terrain de D. et J. Sourdel, qui permet une appréhension nuancée de la notion de « cité islamique » (on évitera en particulier de voir dans les « médinas » d’aujourd’hui, ses héritières directes) : les données archéologiques et historiques montrent la diversité des villes dans l’islam médiéval. Des documents essentiels (plans) pour étudier le phénomène urbain : un hammam public (Damas, p. 413) et surtout Alep, plan du XI^e siècle révélant l’héritage hellénistique (p. 429) ; un hôpital (p. 411) ; la complexité de l’évolution du souk (p. 456-457). Un tableau vivant de la société urbaine : contrastes, fluctuations, évocation du petit monde des humbles, des esclaves et de la vigueur des fêtes sans omettre la participation à celles des dhimmîs.

• Un exposé clair et concis (p. 162-169) du mu‘tazilisme (la Critique du discours religieux de Nasr Abû Zayd témoigne de son influence parmi les « nouveaux penseurs de l’islam » R. Benzine). Outre la doctrine, sa fonction apologétique (défense contre le christianisme et le manichéisme) et le jeu politique du calife al-Ma’mûn (786-833) qui l’érige en doctrine d’État.

Utilisation possible dans les programmes scolaires