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Sommaire
Résumé
Les deux historiens conduisent une longue analyse sur le rapport conflictuel entre l’Islam et l’Occident. Ils apportent de nombreux éléments de réponses à la question « qu’est-ce qui a mal tourné » entre ces deux mondes ? Leur analyse est consacrée au seul versant musulman.
La première partie (cinq chapitres) explore le passé des terres d’Islam, en particulier le système traditionnel de l’État à la lumière de la théorie d’Ibn Khaldûn (1332-1406) qui a montré la force du lien entre l’État et la bédouinité. La puissance de l’État reposait alors sur la force de la « citadelle » et non sur la Mosquée. Ce système traditionnel s’est effondré avec l’intervention de l’Occident. Après avoir devancé l’Occident par les savoirs et la richesse, l’Islam perd son avantage à partir du XVIIe siècle.
La deuxième partie « Confrontations/Contradictions » (cinq chapitres), analyse l’occidentalisation d’abord « voulue », puis le choc colonial suivi des échecs du nationalisme qui ont nourri les « rancoeurs » de l’Islam. Les États modernes constitués à partir du XIXe siècle sont restés des États autoritaires engendrant des formes de protestations et des réformes de la société ou de la religion. La question de la condition des femmes est au cœur des « tensions » actuelles.
L’ouvrage s’achève par un débat entre les deux historiens sur l’islamisme. Ils situent ce courant comme une relecture du passé. Pourtant l’islamisme appartient à la modernité et selon ces deux auteurs, il présente des points communs avec le tiers-mondisme et le totalitarisme en particulier le fascisme.
Points forts
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Une vue historique de la genèse de l’« affrontement »de l’islamisme. Leur point de vue d’historien permet d’enrichir les nombreuses études politiques de G. Kepel, A. Meddeb, O. Roy, A. Lamchichi.
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Un éclairage nouveau du « déclin » de l’islam que les historiens situent au tournant du XIe siècle et sur le « conflit postulé » (p. 110) entre Islam et Occident. .
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Des arguments pertinents contre les nombreux clichés sur l’islam (voir aussi P. Balta) comme la confusion du politique et de la religion, (p. 40-42) ; permanence de la relation conflictuelle entre l’Islam et Occident (cliché répandu dans le monde arabe en particulier, (p. 108) ; le « dynamisme » de l’Occident face à la rigidité d’un « bloc » islamique (p. 142).
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Le poids du facteur démographique (premier chap. et « Débat » p. 299). La rapidité de la « transition » en terres d’Islam, rapproche cinq des « blocs » démographiques, des comportements démographiques de l’Occident. Ce phénomène contribue à la disparition des frontièresentre les entités culturelles (cf. thèse de S. Huntington, Le choc des civilisations, 2000, qui est combattue par Gabriel Martinez-Gros et Lucette Valensi).
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Troisième |
histoire |
Le fait religieux depuis 1850 - l'évolution des 3 grands monothéismes |
Référence du document
Recension : « Martinez-Gros Gabriel, Valensi Lucette, MARTINEZ-GROS Gabriel et VALENSI Lucette, L’islam en dissidence, genèse d’un affrontement, Paris, Le Seuil, « L’Univers historique », 2004, 236 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/martinez-gros-gabriel-valensi-lucette-lislam