Sommaire

Résumé

En France, l’islam est entré dans son « troisième âge », celui de la citoyenneté. L’islam, apparaît comme revendication identitaire et se manifeste dans l’espace public. L’islam se vit suivant trois modalités correspondant aux étapes de son histoire dans l’espace français.

Au stade de l’exil et de l’émigration, l’ethnicité (chap. 1) reste forte, les relations avec le pays d’origine sont très marquées.

Puis l’islam se sécularise (chap. 2). Pour la grande majorité des nouvelles générations, liées à une double appartenance (« double bind ») l’islam est d’abord un héritage familial et culturel. Il est vécu suivant des modalités variées : islam « confessant » ou « identitaire » de croyants non pratiquants ou simple référence culturelle.

Le troisième chapitre retrace l’histoire du mouvement des « beurs » conjuguant ethnicité, exclusion et banlieue. Le mouvement fondé sur l’antiracisme et la revendication des droits civiques perd sa vitalité dans les années 1990.

Le dernier courant, qualifié par J. Césari d’« orthodoxe » (chap. 4), se développe dans les banlieues sous forme de « militantisme social » au nom des valeurs de l’islam.

Points forts

• Une présentation concrète du vécu de l’islam des jeunes et de la souplesse de leurs trajectoires, fondée sur une enquête auprès d’associations de jeunes musulmans des grandes villes et de leurs régions, Marseille, Nantes et Lyon.

• Comme de nombreux auteurs, J. Césari montre bien la polysémie du terme musulman. Observatrice du vécu de ceux qui revendiquent leur appartenance islamique, elle distingue trois modalités principales : ethnique, sécularisé (forme majoritaire) et orthodoxe.

• L’analyse du mouvement des Beurs qui, selon J. Césari, était fondé sur une « confusion » entre banlieue, exclusion et ethnicité. Ce mouvement a décliné dans les années 1990, malgré la force de ses thèmes, l’antiracisme et la revendication des droits civiques.

• L’émergence du « militantisme social » dans les banlieues sous trois formes : « l’enfant des cités », jeune repenti sauvé par l’islam ; le « grimpeur social » qui encadre les associations ; « l’intellectuel transplanté », étudiant issu et formé dans le monde arabe

Utilisations dans les programmes scolaires