Sommaire

Résumé

L’ouvrage de Pierre Lory concerne le domaine de l’alchimie dans le monde arabe des VIII^e et IX^e siècles. Alchimie et mystique en terre d’islam est une étude du Corpus de Jâbir ibn Hayyân (né en Irak au VIII^e siècle / m. en 815). À Médine, ce penseur ésotérique chiite est le disciple de Ja’far al-Sâdiq, sixième imam duodécimain (m. en 765).

Le présent ouvrage comporte trois parties :

• Vers le cœur de la pierre : la quête de l’alchimie islamique étudie le fonctionnement occulte des lois de l’univers. D’après l’auteur, la Nature est créée par l’« Intellect Premier » et l’« Âme Universelle » (p. 31). Les « mondes spirituels » se forment alors de l’ « Intellect », des « Idées archétypes » et des « mondes angéliques » ; les « mondes denses » se composent d’animaux, de végétaux et de minéraux. Ces procédés engendrent le Cycle vital de l’univers. À cet égard, l’alchimie, science du bâtin, est un « mésocosme » entre le « macrocosme » qu’est Dieu et le « microcosme » qu’est l’Homme.

• Ésotérisme alchimique et imâmologie chez Jâbir ibn Hayyân est une synthèse de la doctrine mystique et hermétique de l’alchimiste Irakien. Celui-ci considère que la science alchimique est l’« apanage » des prophètes et des imams qui l’ont reçue par « révélation » jusqu’à Ja’far al-Sâdiq (p. 53). De plus, il identifie l’Élixir des alchimistes à la personne de l’Imam, être « divino-humain » et intermédiaire « cosmique » entre Dieu et le monde créé (p. 66). Par ailleurs, Ibn Hayyân croit en la conception de la réincarnation des âmes humaines jusqu’à leur purification de toute souillure et de toute ignorance, et affirme, du reste, que le rôle de l’Imam dans la transmigration/transmutation des âmes est salvateur.

• Jâbir ibn Hayyân et les sciences de son temps désigne une étude des mondes de l’Intellect universel et de l’Âme. Selon Ibn Hayyân, l’« Âme » envahit la « Substance », puis les quatre sphères que celle-ci englobe : les sphères de la Calidité, de la Siccité, de l’Humidité et de la Frigidité. Dès lors, ces quatre « Qualités » élémentaires forment, suivant des proportions exactes, la Substance cosmique. Afin de connaître ces proportions, l’Alchimiste propose une « Balance des Lettres » (mîzân al-hurûf) : à travers des calculs très précis (subdivisions, degrés, progression), on mesure l’« intensité » ou la proportion des « Qualités » dans chacune des lettres de l’alphabet arabe.

Points forts

• Une étude abondamment documentée en notes, schémas explicatifs et tableaux de classification et de mesures de l’intensité des lettres arabes.

• Des annexes indispensables en particulier la lignée des imams shî ‘ites et l’index des termes arabes, qui complètent et parachèvent le texte de l’auteur.

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