LE DINAHET Marie-Thérèse, La religion des cités grecques, VIIIe-Ier siècle av. J-C., Paris, Editions Ellipses, collection Le monde : une histoire, 2005, 190 p.
Bibliographies, cartes, ill.
Sommaire
Résumé
L’objectif de l’auteur est de présenter de manière précise et synthétique les différents aspects de la religion des cités grecques sur une période qui s’étend du VIIIe siècle av. J-C. à la fin de la période hellénistique (1er s. av. J-C.). Seules les cités de la partie orientale de la Méditerranée sont prises en compte.
L’ouvrage se compose de huit chapitres thématiques, qui sont tous agrémentés d’une courte bibliographie se rapportant aux notions essentielles abordées dans le chapitre.
Dans le chapitre 1, l’auteur détermine les origines de la religion grecque et en pose les bases essentielles. Dans un premier temps, l’auteur présente celle-ci dans une perspective évolutive, des âges obscurs à l’époque classique, en insistant sur le lien étroit qu’elle entretient avec les institutions et la situation sociopolitique. L’évolution religieuse se reflète notamment dans l’architecture des temples et sanctuaires dont les plus importants sont évoqués. Dans un second temps, l’auteur présente le contenu de la croyance grecque : les panthéons divins sont dépeints (théogonies, caractéristiques des différents dieux, épiclèses…) et la notion de héros définie.
Le chapitre 2 est consacré aux actes du culte. Après avoir rappelé la particularité de la piété grecque (eusebeia), qui consiste avant tout à respecter les dieux et à accomplir les rituels consacrés par la coutume, l’auteur présente les rites fondamentaux, qui tous se rattachent à un mythe qui les explique et les légitime. Les grandes fêtes religieuses rythment le calendrier grec et sont l’occasion de concours gymniques ou artistiques. Toute cette vie cultuelle est marquée par une dichotomie fonctionnelle importante : les principaux actes de la vie religieuse sont réservés aux hommes, les femmes ne jouant un rôle réel que dans certaines cérémonies.
Dans le chapitre 3, l’auteur s’intéresse aux acteurs de la vie religieuse : c’est l’Assemblée des citoyens, assistée de magistrats, qui gère l’essentiel des affaires religieuses dans leur dimension législative, judiciaire ou financière… Les prêtres et les prêtresses, quant à eux, ont une fonction plus proprement religieuse : ils sont chargés d’accomplir les rites définis par la tradition.
Le chapitre 4 est consacré aux signes et aux oracles qui constituent deux modes d’intervention divine distincts. Si l’interprétation des signes, dévolue aux devins, peut se faire partout et à tout moment, seuls certains sanctuaires sont le siège d’oracles. L’auteur en présente les principaux : l’oracle de Zeus à Dodone et l’oracle d’Apollon à Delphes.
Après avoir insisté, dans les chapitres 1 à 4, sur les traits essentiels de la religion grecque, qui sont communs à toutes les cités, l’auteur s’attarde dans le chapitre 5 sur les spécificités que revêtent les croyances et pratiques de chaque cité. Quatre cités sont étudiées plus précisément à travers leur panthéon et leurs cultes : Athènes, Sparte, Argos et Délos.
Plus spécifiques encore, les cultes à mystères ou teletai qui font l’objet du chapitre 6. Le fidèle accédait par choix personnel à ces cultes situés en marge de la religion civique et dont les cérémonies étaient secrètes. Après avoir présenté les caractères communs des différentes teletai présentes dans le monde grec, l’auteur en étudie plus particulièrement deux : le culte des Cabires à Samothrace et les Mystères d’Eleusis. Elle finit sur un mouvement religieux plus particulier : l’orphisme.
Dans le chapitre suivant, l’auteur revient sur des pratiques qui touchent l’ensemble des Grecs : les croyances et rituels funéraires. La mort étant synonyme de souillure dans l’imaginaire grec, les dieux et les prêtres se tiennent à l’écart de ces rites qui, bien que strictement codifiés par la cité, sont cantonnés à la sphère familiale. Après en avoir présenté le déroulement et les enjeux, l’auteur évoque les divinités en rapport avec le monde des morts, ainsi que le pouvoir qu’elles exercent sur les vivants, comme en témoignent la pratique attestée de la nécromancie et de l’envoûtement.
Le chapitre 8 enfin, est consacré à la religion grecque à l’époque hellénistique : la conquête de nouvelles contrées par Alexandre Le Grand a pour conséquence la diffusion de la religion grecque et l’ouverture du monde grec à de nouvelles croyances venues d’Egypte, de Syrie, d’Iran ou de Bactriane. Contrairement aux idées reçues, la religion civique traditionnelle est alors très dynamique, ce dont témoignent l’activité architecturale, soutenue notamment par le mécénat royal, et la fréquentation des sanctuaires oraculaires. De nouveaux cultes voient également le jour en marge de la cité: cultes royaux, cultes d’entités abstraites, ou cultes syncrétiques d’origine orientale. Ils entraînent la diffusion de croyances nouvelles, parmi lesquelles la croyance en l’au-delà, et inaugurent un rapport nouveau de l’homme aux dieux, fondé sur la proximité du dieu et de ses fidèles.
Points forts
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Cet ouvrage constitue un ensemble synthétique à la vocation clairement pédagogique. De nombreux exemples émaillent l’exposé.
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Outre la bibliographie générale située en fin d’ouvrage, une bibliographie thématique clôt chaque chapitre ce qui permet d’approfondir facilement certains aspects de l’exposé.
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L’ouvrage comporte de nombreuses illustrations (plans de temples). Un corpus de cartes est situé en fin d’ouvrage.
J.B.
Domaines religieux : Polythéismes antiques, Polythéismes antiques : Religions de la Grèce et de l’Égée
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Référence du document
Recension : « Le Dinahet Marie-Thérèse, La religion des cités grecques, VIIIe-Ier siècle av. J-C. » Editions Ellipses, collection Le monde : une histoire, 2009, 190 p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/religion-cites-grecques-viiie-ier-siecle-av-j-c