LE 21/03/2019.
LE 28/03/2019.
LE 04/04/2019.
Sommaire
Le bouddhisme a joué un rôle essentiel dans le développement de la civilisation tibétaine. Il a été, dès l’époque de sa première diffusion au Tibet au 7e siècle, lié au pouvoir politique qui assurait sa protection. Après plusieurs siècles d’évolutions politiques et religieuses, le Tibet fut unifié au 17e siècle sous l’égide du 5e Dalaï-lama, qui érigea en principe de gouvernement l’union du temporel et du spirituel, une formule qui allait perdurer pendant plus de 3 siècles, jusqu’à ce que l’actuel 14e Dalaï-lama décide de rompre avec elle, à l’orée du 21e siècle.
Ce cycle sera l’occasion de comprendre la nature politique et religieuse du gouvernement des Dalaï-lamas entre le 17e et le 20e siècles (1ère séance), de percevoir les enjeux passés et à venir liés au mode de désignation des Dalaï-lamas (2e séance), de comprendre comment les impératifs de gouvernement et le contexte idéologique bouddhique permettaient le recours à la violence d’État (3e séance), et enfin, dans le contexte politique actuel, de saisir l’importance de la diffusion du bouddhisme tibétain en exil pour la survie de la communauté tibétaine (4e séance).
(Photo : parade du nouvel an à Lhassa en 1938, Bundesarchiv, Bild 135-S-11-07-36 / Schäfer, Ernst / CC-BY-SA 3.0).
La nature politique et religieuse du gouvernement des Dalaï-lamas entre le 17e et le 20e siècles
1ère séance (14 mars 2019)
En 1642, après près de 2 siècles de guerre civile intermittente, le 5e Dalaï-lama, hiérarque de l’école bouddhique gélukpa, réussit avec le soutien des Mongols une réunification historique du Tibet. Il mit en place un régime basé sur l’union du temporel et du spirituel, qui allait perdurer, sous cette forme, jusqu’à la fuite du 14e Dalaï-lama en exil en 1959. Nous analyserons dans cette séance les fondements idéologiques et la nature du régime des Dalaï-lamas, souvent qualifié de théocratique, et nous présenterons les grandes lignes de l’organisation du gouvernement et de son administration, composés de laïcs et d’ecclésiastiques.
Alice Travers est chargée de recherche au CNRS, au Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale (CRCAO, UMR8155) à Paris.
Le mode de désignation des Dalaï-lamas
2e séance (21 mars 2019)
Depuis quelque temps, le Dalaï-lama multiplie les déclarations relatives à la sélection de sa prochaine incarnation révélant de la sorte combien l’enjeu est important tant pour la conservation des caractéristiques religieuses et traditionnelles de la société tibétaine que pour le devenir de la communauté tibétaine en exil. Après avoir exposé les modalités à l’origine de la découverte d’un nouveau Dalaï-lama et ses évolutions, nous discuterons des enjeux politiques sous-jacents à cette pratique.
Fabienne Jagou est maître de conférences (habilitée) à l’École française d’Extrême-Orient, Paris. Elle est rattachée à l’Institut d’Asie Orientale, CNRS, Lyon.
Bouddhisme et violence : l’armée tibétaine au début du 20e siècle
3e séance (28 mars 2019)
L’histoire du Tibet, comme celle de tout autre pays, a été marquée par de nombreuses guerres et la période du gouvernement bouddhique des Dalaï-lamas ne fait pas exception. La protection du bouddhisme, et en particulier de l’école bouddhique à laquelle appartenait le Dalaï-lama, les gélukpa, était l’objectif ultime de l’État tibétain et de toute action militaire entreprise pour son compte. Dans cette séance, après avoir présenté le développement historique d’une armée au Tibet jusqu’à sa forme la plus aboutie au début du 20e siècle, après les réformes du 13e Dalaï-lama, nous analyserons les diverses formes prises par la participation monastique à l’action militaire du gouvernement tibétain.
Alice Travers est chargée de recherche au CNRS, au Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale (CRCAO, UMR8155) à Paris.
Le bouddhisme tibétain en exil et la survie de sa communauté
4e séance (4 avril 2019)
L’un des atouts fondamentaux de l’exil de près de 130 000 Tibétains, dont des maîtres bouddhistes, est la diffusion du bouddhisme tibétain au-delà des frontières culturelles du Tibet, notamment à Taïwan. Comment ces communautés se sont-elles formées ? Comment se sont-elles adaptées à un milieu culturel Han ? Comment le Dalaï-lama et son gouvernement en exil ont-ils rejeté, puis accepté cette implantation au point de contribuer à un développement sans précédent du bouddhisme tibétain sur l’île ? Autant de questions qui révèleront que les maîtres bouddhistes mettent tout en œuvre pour préserver leurs enseignements et répondre aux attentes de leurs fidèles mais aussi que les enjeux économiques et politiques sont considérables pour la survie de leur communauté.
Fabienne Jagou est maître de conférences (habilitée) à l’École française d’Extrême-Orient, Paris. Elle est rattachée à l’Institut d’Asie Orientale, CNRS, Lyon.
4 séances de 18h30 à 20h00
Jeudi 14, 21, 28 mars et 4 avril 2019
Tarif normal : 73 € | Tarif réduit : 47 €
EPHE - Bât. Maison des Sciences de l'Homme
54 boulevard Raspail, Paris 6e
Salle AS1-01 (1er sous-sol, salle 1)
Métro : Sèvres-Babylone, Rennes ou Saint-Placide