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Entre mythe et réalité historique

Pas encore classé au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité, à la différence du chant byzantin ou védique, le chant grégorien peut être considéré comme le patrimoine par excellence de l'Église latine médiévale, construit au fil des siècles, surtout sous l'impulsion des souverains francs puis ottoniens. Olivier Messiaen le considérait comme le grand trésor musical de l'Europe. Pourtant, le mythe qui s'est construit autour du pape Grégoire I^er (590-604), encore vivant dans l'imaginaire collectif (d'où son nom), mérite investigation et critique historique. C'est une grande fresque de l'histoire du premier millénaire de la musique européenne que propose Jean-François Goudesenne, archéologue des textes et expert des manuscrits avec ces notations spécifiques, en neumes. Le propos n'est ni polémique, ni apologétique du monachisme bénédictin, qui restaura ce chant aux 19^e et 20^e siècle. Voilà une occasion d'apprécier un corpus européen dans son unité comme dans sa diversité.