Édition hors texte d’un cahier de neuf figures, nombreuses illustrations in texto.
Sommaire
Résumé
Contrairement à ce que laisse présager le titre de l’ouvrage, A. E.-B. n’entend pas faire de la cathédrale son seul objet d’étude mais plutôt, en partant des documents que les bâtisseurs ou les témoins des chantiers ont laissés à la postérité, aborder dans sa globalité l’art de la construction au Moyen Âge. Après avoir rapidement posé les cadres de la “conquête urbaine” et de l’explosion architecturale qui intervinrent entre les xie et xve siècles, il décompose sa réflexion en quatre temps. Le premier, consacré à un “ monde nouveau ” caractérisé par la monumentalisation des édifices nés de nouveaux impératifs militaires, religieux et résidentiels, permet d’évoquer l’obsession des hommes du temps pour la pierre. Le goût pour les constructions gigantesques, pour des cathédrales aux hauteurs vertigineuses, impliquait une maîtrise de plus en plus sûre des techniques de mise en œuvre.
Si en l’espace de trois siècles (1050-1350), en France, plusieurs millions de tonnes de pierre ont été charriées pour édifier quatre-vingts cathédrales, cinq cents églises majeures et plusieurs milliers de paroissiales (voir paroisse), cet appétit de bâtir n’a pu se concrétiser sans le talent d’architectes modernes (chap. II). La multiplicité des commanditaires favorise le renouvellement des maîtres d’œuvre, et dès la seconde moitié et le dernier tiers du XIe siècle, avec l’émergence de chantiers devenus de plus en plus complexes, s’impose une spécialisation des fonctions. Avec le style gothique et des commandes toujours plus audacieuses, une âpre concurrence s’ouvre entre les architectes ; des corps spécialisés se mettent en place, et au XIIIe siècle l’architecte, devenu professionnel, acquiert, par la libération des tâches relevant de l’intendance, un statut particulier : « il échappe à la hiérarchie médiévale » (p. 60).
Les responsabilités qui lui incombent appellent des compétences particulières (chap. III). La maîtrise des moyens d’expression pour convaincre le maître d’ouvrage du bien fondé d’un projet et la transmission des informations aux différents corps de métiers mobilisés pour le réaliser passent notamment par l’utilisation de maquettes, de dessins, de gabarits et d’épures qui, une fois retouchés, sont transmis au chantier.
C’est d’ailleurs sur le chantier que s’achève le voyage (chap. IV). En insistant particulièrement sur la spécialisation de deux grands corps de métiers — les charpentiers et les maçons — qu’une technicité de plus en plus renforcée accompagne, les principales étapes, les acteurs et les techniques de la construction sont documentés. La dernière question concernant la construction touche aux machines, celles d’un Moyen Âge qui innove, qui invente de nouvelles techniques dérivées de la guerre ou qui en perfectionne d’anciennes, même si leur emploi semble réservé aux grands chantiers. Un utile recueil de « témoignages et [de] documents » illustre le propos et le clôt définitivement en reprenant, à chaque fois, l’armature qui a présidé à la rédaction des précédents chapitres.
Points forts
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Un petit ouvrage très didactique destiné à un large public désireux de mettre à jour ses connaissances ou d’avoir un premier contact avec l’Europe des bâtisseurs au Moyen Âge.
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L’appareil documentaire, riche de nombreuses reproductions de gravures, de plans et de textes rares, fourmille de renseignements sur les corps de métier et les techniques employés dans la construction des édifices médiévaux civils, religieux et édilitaires.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge) |
|
Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Seconde |
Allemand |
Création : art baroque et art gothique |
Seconde |
Arts plastiques |
Édifices religieux d’une ville médiévale (Moyen Âge) |
L.B.
Domaines religieux : Christianisme
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Erlande-Brandebourg Alain, ERLANDE-BRANDEBOURG Alain, Quand les cathédrales étaient peintes, Paris : Gallimard, « Découvertes », 1993, 176 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/erlande-brandebourg-alain-quand-cathedrales-etaient