Carte, glossaire, bibliographie. Préface de Michel Chodkiewicz
Sommaire
Résumé
Le premier chapitre présente l’origine des confréries égyptiennes, toutes rattachées à une lignée de saints de l’époque médiévale. Après une longue période d’épanouissement les grandes branches du tasawwuf auraient connu un certain « déclin » dans la société égyptienne sous l’effet de la laïcisation et de la confiscation des biens des confréries par l’État. Soumis au contrôle de l’Etat nassérien, réfuté ou combattu par les réformistes et les salafistes, le soufisme résiste dans les milieux populaires des campagnes et des villes en particulier en Haute Égypte. L’étude concerne plus particulièrement la Khalwatiyya, confrérie influente en Haute Égypte, introduite fin XVe siècle au Caire par un Persan. Trois saints vénérés, formés à al-Azhar ont contribué à l’essor du « renouveau » (Tajdîd) de cette voie soufie ; ils sont évoqués à partir des « biohagiographies » écrites par des ‘ulamâ de trois soufis, Ahmad al-Sharqâwî (m. 1899), ‘Abd al-Jawâd al-Dûmî (m. 1943) et Ahmad al-Tayyib (m. 1955). Les trois garants du « vrai soufisme » ont en commun les marques de l’« élection », la mémorisation parfaite et précoce du Coran, les visions nocturnes et leurs connaissances en sciences religieuses (chap. 2) La khalwatiyya assure la défense du soufisme dans des écrits variés, épîtres, traités… et sa diffusion auprès des disciples (prières d’intercessions, … (chap. 3). La transmission des maîtres aux disciples se fait par un document écrit, l’idjâzaqui légitime l’autorité du disciple et son aptitude à devenir sheikh (chap. 4). Les pratiques et les rites collectifs évoluent et privilégient l’invocation et le dhikr (chap. 5). Le dernier chapitre montre la vitalité des confréries en Haute-Égypte et leur place dans la société.
Points forts
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Les aspects concrets et vivants des pratiques du soufisme populaire observées lors des enquêtes de terrain : par exemple, la place des femmes – toujours marginale – sauf au Caire ; les pratiques de récitation et du dhik; les célébrations des fêtes des anniversaires des saints (mâwlid de Husayn p. 263-271) ou des fondateurs. À l’inverse, la pratique de la retraite (khalwa) décline sous l’effet des contraintes de la vie moderne et par rejet de l’idéal de vie mystique » (p. 243) par la société égyptienne contemporaine.
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Le lien entre l’islam des lettrés (les azhari) et l’islam populaire : les disciples des maîtres soufis de la Khalwatiyya sont des lettrés issus de la mosquée université al-Azhar. Présents dans les mosquées et instituts religieux, ils contribuent à diffuser dans des populations rurales, « un islam piétiste et légaliste » (p. 20).
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L’influence du soufisme dans la société de la Haute Égypte : les nombreux « établissements de sociabilité », le rôle du sheikh à la fois arbitre des conflits parfois extrêmement violents (crimes d’honneur, vendetta) mais aussi un chef de son « pays » et défenseur de son village.
Utilisation dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes du programme |
Première PRO |
histoire |
le fait religieux depuis 1850- l’évolution des trois grandes religions monothéistes |
Terminale |
géographie |
les grandes aires de civilisation |
NS
Domaines religieux : Islam, Islam : Doctrines et courants, Islam : Politique et société : Relations avec l’État
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Chih Rachida, CHIH Rachida, Le soufisme au quotidien. Confréries d’Égypte au XXe siècle, Arles, Sindbad, Actes Sud, 2000, 362 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/chih-rachida-soufisme-au-quotidien-confreries