Sommaire

Le présent ouvrage offre une douzaine de contributions, dont celles d’Émile Poulat, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, auteur de La solution laïque et ses problèmes (Berg international, 1997) et Notre laïcité publique (Berg international, 2003), Jean-Paul Willaime, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, auteur de Europe et religions. Les enjeux du XXI^e siècle, Micheline Milot, professeur au département de sociologie de l’université du Québec à Montréal, auteur de La Laïcité dans le Nouveau Monde. Le cas du Québec (Turnhout, Brepols Publishers, 2002).

Résumé :

Le propos de cet ouvrage est de présenter diverses modalités de la laïcité dans le monde en soulignant les liens étroits qu’entretiennent laïcité, démocratie et droits de l’homme. La première partie intitulée « Forum » revient sur les contextes historique, culturel et religieux propres à chaque pays et invite à une comparaison internationale. Celle-ci montre que les problèmes rencontrés dans les différents pays sont souvent analogues.

Dans un premier chapitre, Jean Baubérot postule qu’il n’existe nulle part de laïcité absolue mais que la laïcisation est toujours mêlée au processus même de sécularisation. La laïcité est liée au droit de l’État sur la société et la religion, mais elle doit cependant aussi s’articuler étroitement aux droits de l’humain. Valentine Zuber s’interroge ensuite sur les paradoxes présentés par le modèle de laïcité français qui balance toujours entre intransigeance et respect de la liberté. Farad Khosrokhavar fait le point sur les nouvelles questions que l’islam pose à la laïcité française. Le cas de la Grande-Bretagne est évoqué par Grace Davie. Il montre un réel souci de pragmatisme et de tolérance à l’égard des manifestations religieuses publiques. Avec l’exemple de l’Italie est ensuite abordée la place de la laïcité en pays concordataire où l’Église catholique joue un rôle très important (Francesco Margiotta Broglio). Jean-Paul Willaime considère quant à lui que l’on peut bien parler d’une « laïcité européenne ». Celle-ci est organisée autour d’une indépendance réciproque du politique et du religieux, de la liberté de religion et de non-religion, et de l’égalité des personnes quelles que soient leurs convictions. Tout cela n’est absolument pas incompatible avec la reconnaissance du rôle des religions dans l’espace public ; Il fait de cette laïcité culturelle un bien commun pour l’Union européenne.

L’ouvrage dépasse le seul cadre européen avec trois exemples américains : celui de l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) où la laïcité est appréhendée comme un cadre d’aménagement de la diversité religieuse (Micheline Milot) ou celui du Brésil qui permet de voir l’articulation entre une laïcité héritée du XIX^e siècle et la pluralité religieuse actuelle de la société (Roberto Motta).

Au final, Olivier Roy analyse les tensions entre processus d’islamisation et de laïcisation dans les États musulmans.

La seconde partie, plus courte, intitulée « Dossier », propose une brève histoire de la laïcité en France et une réflexion sur la notion de sécularisation (Jean Baubérot). Elle offre également des définitions des concepts d’intégrisme (Émile Poulat), de fondamentalisme (Sébastien Fath), de liberté de conscience (Valentine Zuber) et des droits de l’homme (Bertrand Mathieu).

Points forts :

• Une comparaison entre différents pays qui fait apparaître à la fois les spécificités de la France (bien qu’elle comporte de nombreuses exceptions : Alsace-Moselle ou DOM-TOM) et la diversité des situations dans le monde.

• Une contribution à la réflexion sur la laïcité comme valeur universelle au moment du processus de la construction européenne.

• Dans les annexes, des cartes précisent comment les libertés religieuses sont respectées dans les différentes parties du monde.

• Des compléments internet sont proposés : il s’agit, par le biais du site de l’Encyclopædia Universalis, de la présentation de liens permettant d’accéder à des rapports (par exemple celui de la commission Stasi en 2003) ou des arrêts juridiques. Des réflexions d’auteurs qui viennent compléter celles de cet ouvrage sur des sujets aussi divers que l’anglicanisme, les religions afro-américaines, l’histoire du gallicanisme ou la question scolaire en France depuis le XIX^e siècle sont aussi signalées…

Usage dans les programmes scolaires

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