Annexe de cinq pages (chronologie, édition de la “ Lettre aux Anglais ” , généalogie), index des noms de personnes.
Sommaire
Résumé
Dans l’introduction, Colette Beaune “ avoue avoir été depuis longtemps perplexe et intriguée ” (p. 9) par Jeanne et avoir cherché à écrire, étant donné la force des modèles au Moyen Âge, “ une étude d’images et de légendes, une étude du non-vrai et du non-réel si l’on veut ” (p. 9). Afin de saisir les deux niveaux du réel et du mythique, qui coexistèrent du vivant même de Jeanne, l’A. choisit d’enchaîner, dans un canevas chronologique, des mises au point thématiques. Après un premier chapitre consacré à “ la question des sources ”, quatre chapitres sont consacrés aux cadres sociaux et culturels dans lesquels grandit la jeune fille : un village, Domrémy, “ condensé de toutes les frontières ” (chap. 2, p. 33) ; les communautés familiale, villageoise, paroissiale (chap. 3) ; la présence, en lisière de la forêt et près de la maison de Jeanne, de “ l’Arbre aux fées ”, hêtre imposant auquel se rattachaient croyances et rites (chap. 4) ; le rapport à l’écrit et au livre d’une semi-lettrée qui n’avait pas fréquenté l’école (chap. 5). Ensuite, trois parties — “ De Domrémy à Chinon ”, “ Orléans, 1429 ” et “ De Paris à Rouen ” — permettent de suivre le parcours de Jeanne d’Arc en abordant les différents modèles appliqués à la jeune fille : la prophétesse, la bergère, la pucelle, le chevalier et le triptyque sainte, magicienne, sorcière auquel le XVe siècle accorda tant de place (voir sorcellerie). Si cette séquence de onze chapitres, articulée autour de l’épisode de la levée du siège d’Orléans, s’ouvre sur les prophétesses ayant annoncé Jeanne (chap. 6 : “ Jeanne avant Jeanne ”), qui fut considérée comme telle par les deux camps ennemis dès 1429, elle se clôt sur la croyance dans la survie de Jeanne après son exécution à travers les cas de jeunes filles qui prétendirent, jusqu’en 1460, être la Pucelle (chap. 16 : “ Jeanne après Jeanne ”). Cette dernière ne fut pas une martyre de la foi, mais les sources la présentent ainsi et multiplient les parallèles avec les Évangiles, comme le montre l’A. dans sa conclusion. Jeanne, elle-même, voulut imiter le Christ, jusqu’à l’identification.
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Domaine : christianisme
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Sous-domaines : Catholicisme. Moyen Âge. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances.
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Profil : Ouvrage grand public
Points forts
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L’ouvrage en français le plus complet et le mieux documenté consacré à Jeanne d’Arc. Une biographie, mais aussi une entrée directe dans les cadres de vie et les façons de penser de la France du XVe siècle.
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Une analyse faisant converger la prégnance des modèles et le brouillage, par Jeanne, des limites sociales, sexuelles ou religieuses de son temps, transgression qui suscita l’incompréhension des contemporains.
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Une mise au point complète sur le substrat réel et idéologique d’un mythe national largement déformé et instrumentalisé au XIXe et au XXe siècles.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
Histoire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge) |
Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Référence du document
Recension : « Beaune Colette, BEAUNE Colette, Jeanne d’Arc, Paris, Perrin, 2004, 475 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/beaune-colette-jeanne-darc-paris-perrin-2004-475-p