Notes bibliographiques, index, annexes.
Sommaire
Résumé
PC veut explorer les « lieux et enjeux d’une possible influence protestante en pays de démographie et de tradition catholiques » (p. 10), qu’il repère dans un réseau d’hommes et de femmes, de 1860 à 1890, pesant « dans le lieu même dont la République a fait son centre : l’école laïque, ses manuels, sa morale, sa contribution à la formation d’un esprit, son rapport à la religion » (p. 11). En huit chapitres, il explore deux générations, avec trois fils conducteurs : Ferdinand Buisson, Jules Steeg, Félix Pécaut. À partir de l’influence de l’exilé Edgar Quinet, qui se poursuit par sa veuve, il se penche sur le passage de Buisson du pastorat protestant libéral à la pédagogie et sur la volonté de Charles Renouvier d’offrir à la République une morale et une philosophie, le néo-criticisme, puisé dans un protestantisme libéral. Les années 1875-1890 voient l’influence protestante se renforcer, en raison du fort investissement dans l’enseignement secondaire et supérieur, et dans le passage de protestants libéraux du pastorat à l’action intellectuelle et universitaire. La laïcité théorisée atteint largement les jeunes filles, et s’exprime dans les manuels d’instruction morale et civique, dont l’enseignement doit remplacer l’instruction religieuse à partir de 1881. L’École normale supérieure de jeunes filles de Fontenay-aux-Roses, sous la direction de Pécaud, fonctionne comme un nouveau Port-Royal. Buisson s’engage dans l’action politique, administrative et morale, et appuie les partisans du libéralisme religieux au nom du respect de la conscience individuelle. Mais ce rôle de passeurs et de traducteurs de ces réseaux protestants libéraux échoue dans les années 1890 face à l’épisode Boulanger et à la montée positiviste qui impose une laïcité antireligieuse à rebours de la laïcité religieuse appuyée par Ferry. L’influence protestante sur la Troisième République apparaît alors comme une possibilité avortée d’une République puritaine.
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Domaine. Christianisme.
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Sous-domaines. Protestantisme. Période contemporaine. Représentations collectives et mentalités. Vie politique. Relations avec les pouvoirs publics. Système scolaire.
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Profil : Ouvrage spécialisé.
Points forts
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Une « autre histoire » de la laïcité et de la Troisième République dans ses premières années, réhabilitant, en soulignant le poids des hommes, des réseaux, du temps, un ensemble humain cohérent mal connu.
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La mise en avant d’une conception religieuse de la laïcité, fondée sur la conscience et l’appel à la transcendance et au spirituel, dans une perspective de libéralisme religieux.
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Le croisement fécond de l’histoire des idées, de l’histoire religieuse, de l’histoire politique, des pratiques prosopographiques.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
première |
histoire |
caractères de la vie religieuse en Europe et en Amérique du Nord (19e siècle) |
première |
histoire |
relations entre les Églises et le monde moderne : le catholicisme, entre acceptation et refus (19e siècle) |
première pro |
histoire |
le fait religieux depuis 1850 - l’évolution des trois grandes religions monothéistes (mots-clés : monothéisme, croyance, rite, pratique, Église, communauté, fondamentalisme, pratiques religieuses |
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’État, Christianisme : Politique et société, Christianisme : Doctrines et courants : Églises protestantes, Christianisme : Période : Période contemporaine
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Cabanel Patrick, CABANEL Patrick, Le Dieu de la République. Aux sources protestantes de la République 1860-1900, Rennes, P.U.R., 2003, 282 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/cabanel-patrick-dieu-republique-aux-sources