Sommaire

Résumé

Le corps en Islam est une étude anthropologique, ethnologique, de la perception du corps dans la société du Maghreb (p. 9). Il est question d’une observation des représentations traditionnelles du corps dans la culture maghrébine.

Intitulée Petite histoire du corps en Islam, l’introduction de l’ouvrage présente, suivant un ordre chronologique, la « conception islamique ».

Du VII^e au IX^e siècles, l’islam, nouvelle religion monothéiste, prône la « purification » du corps, l’hygiène, les lavements et la prière (p. 13). Entre le VIII^e et le XI^e siècles, la médecine définit le corps et le met au centre de son dispositif. La période allant du XI^e au XIV^e siècles se caractérise par l’érotologie, les jouissances terrestres et les jouissances corporelles. Du XV^e au XIX^e siècles, l’univers corporel est marqué par le déclin de la civilisation arabo-islamique. Concernant le corps, les sources sont, du reste, peu abondantes. Le XX^e siècle se distingue par un « conflit » entre les modèles de comportements traditionnels et les modèles occidentaux (habitudes alimentaires, lexiques vestimentaux, etc.) (p. 31).

La première partie, intitulée Symbole, comprend six chapitres. Le corps, au jour le jour, examine l’évolution de l’enfant maghrébin et l’influence de son développement corporel qui conditionne son éducation. Il observe le « langage » du corps (mimique, positions et gestuelle), ses nuances et ses significations, ainsi que le corps à travers les expériences de l’accouchement, de l’allaitement et de la stérilité. Vocabulaire du corps, s’articule autour de trois « parties du corps » : le « visage » ; ensuite, le « tronc » constitué d’organes internes (cœur) et d’organes externes (organes génitaux) ; enfin, les « extrémités » (membres, phanères). Le « symbolisme » et l’« expressivité » desdites parties corporelles sont analysées dans les représentations populaires et traditionnelles au Maghreb. La corp-oralité, cherche à définir la « notion » de l’identité corporelle en interrogeant le langage populaire maghrébin relatif au corps. Il inventorie les « noms, surnoms, périphrases et sobriquets » ; les « injures et obscénités » ; les « proverbes, devinettes et expressions populaires ». Le corps et le « reste », traite de l’intérieur du corps et des sécrétions, endocrines et exocrines, émanant de lui (salive, sang, sperme), en vue de comprendre/concevoir le « fonctionnement » du corps (p. 119). Le corps en croix, expose le sujet du corps malade, à travers les concepts de douleur et de mort. En outre, ce chapitre aborde la perception du cadavre et de la mort par les us et coutumes du Maghreb (voir La Cité des Morts, Le Caire, de Galila Al-Qadi). Le corps et la séduction, porte sur le corps « animé », en « mouvement », en « exercice » (p. 153) et la notion de l’épanouissement du corps et des rapports qu’il entretient avec les « dimensions poético-érotiques » du processus de séduction (la qasîda, le billet doux).

La deuxième partie, Heuristique, compte trois chapitres. Corps-écrit, se rapporte à l’importance de l’écriture « épidermique » au Maghreb. En effet, les scarifications faciales et le tatouage transmettent un véritable « code social » (p. 176). Corps et « nœuds », étudie la portée de la magie et de la superstition relatives au corps dans les croyances populaires du Maghreb. Le corps, poids et mesures, rend compte du corps en tant que « point de départ de l’espace » dans les représentations symboliques du Maghrébin. Aussi, le corps se définit par les repères d’espace et de temps.

Points forts

• Une étude forte originale qui met en exergue le sujet peu exploré du Corps et de l’ensemble de ses représentations populaires et traditionnelles, ainsi que de ses divers significations et symboles en Islam.

• Une introduction qui, en une vingtaine de pages, synthétise et analyse l’historique du corps dans la conception islamique.

Utilisation dans les programmes scolaires

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