Sommaire

Résumé

Le religieux après la religion est un essai philosophique présenté sous la forme d’un débat entre MG et LF. Chacun y défend son interprétation du devenir de la religion dans la société contemporaine : ils partent toutefois d’un constat commun, celui du déclin des croyances traditionnelles et de l’« individualisation » du croire. Dans son ouvrage devenu un classique, Le désenchantement du monde (Gallimard, 1985), MG analysait déjà le processus de sortie de la religion comme une extériorisation radicale de la transcendance, procédant d’un mouvement historique se traduisant par l’autonomisation de la société civile, c’est-à-dire par la rupture avec un régime d’hétéronomie fondé sur la reconnaissance collective d’une autorité divine. LF a interprété tout à fait différemment cette sortie de la religion puisqu’il voit à l’œuvre dans la société contemporaine un certain retour du religieux qui correspondrait à un déplacement de la transcendance et du sacré dans l’individu lui-même. L’individu serait ainsi devenu le détenteur légitime du « divin » en vertu de la capacité d’arrachement à soi, qui serait notamment visible dans l’expérience intersubjective de l’« amour » dans la sphère privée : il voit également dans le développement du sens de l’« humanitaire » une reconnaissance de l’individu comme entité inviolable et sacrée. Ces hypothèses ont conduit LF à désigner un nouvel « humanisme » qu’il appelle « humanisme de l’homme-Dieu ». Dans la confrontation de ces deux perspectives, nous voyons s’affirmer des modalités d’interprétation divergentes du fait religieux et de son sens aujourd’hui, divergences dont l’un des enjeux premiers est la redéfinition du statut de l’individu et de ses « droits » dans la société démocratique avancée.

Points forts

• Confrontation claire de deux positions concernant le devenir du religieux dans la société sécularisée et le statut de l’individu.

• Sont abordés des enjeux majeurs liés au processus de sécularisation, notamment le déplacement du « sacré ».

• Un tel débat révèle l’intérêt des apports de la philosophie aux analyses propres aux sciences sociales des religions.

Utilisation dans les programmes scolaires

NG