Illustrations (34), une carte, bibliographie sommaire, repères chronologiques de 622 à 1801.
Sommaire
Résumé
L’ouvrage reprend l’ensemble de huit conférences données en français à Paris à l’IMA (Institut du monde arabe) en 1992. Oleg Grabar pose trois questions de fond : y a-t-il un art islamique et s’il existe, comment expliquer sa spécificité et son unité à travers les aires d’Islam et les époques ? La religion, et en particulier l’interdit de l’image, peuvent-ils rendre compte de cet art ? Enfin est-il possible, dans le passé et aujourd’hui, de parler d’un art islamique ou faut-il décrire un art iranien, arabe, syrien, maghrébin… ?
La première partie, examine « Les contraintes », « sources d’inspiration ou « freins » (p. 32). D’abord les conditions religieuses et historiques qui ont donné naissance à l’« attitude » de l’Islam envers les arts (chap. I). L’héritage des grands empires est étudié dans des œuvres « phares » (Grande Mosquée de Damas, Dôme du Rocher à Jérusalem…) et dans neuf régions de l’Iran à l’Andalousie (chap. II). Pour montrer la complexité de l’histoire des arts en pays musulman, O. Grabar distingue huit périodes, de l’hégire (622) au monde contemporain (chap. III).
La deuxième partie, « Les créations »,expose les grands thèmesdes arts des pays d’Islam, urbanisme et foi ; pouvoir et légitimité ; écriture et géométrie. Ces trois axes mettent en valeur l’originalité de l’art en terres d’Islam dont la spécificité : l’ornement, privilégie le plaisir visuel au détriment du message. En raison de la rareté des études et des sources sur les premiers siècles, il est prématuré d’expliquer les formes de l’art islamique par les seules données socioreligieuses.
Selon l’auteur, au lieu de se référer à de généralisations abusives sur « l’art islamique » comme le font les Occidentaux ou les musulmans intégristes, il faudrait traiter l’art des pays musulmans en grands ensembles régionaux.
Points forts
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L’introduction : les difficultés d’étude de l’art « islamique », création européenne au cours du XIXe siècle (p. 25-30) et les trois approches possibles pour penser cet art tout en évitant les généralisations hâtives.
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Un exposé argumenté sur la question controversée de la « doctrine islamique » de l’art ( S. Naef). Au lieu de la décrire comme un « iconoclasme », il serait plus juste de voir une attitude de « méfiance » de l’islam à l’égard de l’image (p. 45-55).
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Les nombreux exemples : les mosquées, les lieux « panislamiques » (La Mecque, Médine, l’esplanade des Mosquées à Jérusalem), les mausolées.
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La critique de la notion de « cité » islamique, qui selon l’auteur est un « cliché ».
Utilisation possible dans les programmes scolaires
5ème |
histoire |
monde musulman: la diffusion de l'islam |
4ème et 3ème |
espagnol LV2 |
l'Alhambra |
collège |
arabe |
art et architecture |
2de |
arts plastiques |
la Méditerranée au XIIe siècle |
lycée |
arabe |
calligraphie |
Référence du document
Recension : « Grabar Oleg, GRABAR Oleg, Penser l’art islamique. Une esthétique de l’ornement, Paris, Albin Michel, Bibliothèque Albin Michel Idées, 1996, 212 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/grabar-oleg-penser-lart-islamique-esthetique