Sommaire

Résumé

Les XI^e et XII^e siècles, qui voient les premiers succès notables de la Reconquête (voir Reconquista) en Espagne et en Sicile, passent souvent pour le début d’un déclin de l’Islam occidental. Le présent ouvrage remet en question cette idée reçue et c’est à une histoire “ un peu “différente” de celle à laquelle les historiens de l’Occident médiéval sont habitués ” (p. 7) que P. G. convie son lectorat. L’A. scinde en deux sa réflexion en partant du début du XI^e siècle, marqué par la domination des trois califats de Bagdad, du Caire et de Cordoue sur le Dar al-Islam(espace dirigé politiquement par l’Islam et soumis à sa loi), pour dérouler ensuite son discours jusqu’à l’effondrement des vastes constructions étatiques “ hispano-maghrébines ” engendré par les progrès fulgurants de l’Occident chrétien dans la première moitié du XIII^e siècle. En posant les cadres généraux de l’étude, le premier volet (“ L’Islam Occidental aux XI^e-XII^e siècles ”) permet de rappeler combien l’expansion chrétienne s’opère au détriment d’une brillante mais fragile civilisation de “ l’Europe musulmane ” dont les causes de l’affaiblissement interne demeurent encore largement méconnues. En al-Andalus, des taifas, véritables mosaïques de petits États ayant à leur tête des dynasties locales différenciées sur les plans géographique et ethnique, succèdent au califat de Cordoue (chap. II). Hammudides de Málaga, Berbères maghrébins de l’armée califale, fonctionnaires et militaires européens d’origine servile (Saqaliba) se partagent le pouvoir puis, inquiets des premières entreprises militaires d’Alphonse VI de Castille, laissent le champ libre aux Almoravides et aux Almohades qui, dans la seconde moitié du XII^e siècle, ralentissent la poussée de la Reconquista et entretiennent des liens étroits avec le Maghreb (chap. III). Le second volet, qui comprend cinq parties, s’apparente davantage à une illustration par les sources du discours précédent, à un choix de documents portant principalement sur l’Espagne musulmane et dans une moindre mesure sur l’Islam sicilien. L’analyse détaillée des pièces justificatives, dont certaines restaient inédites, montre que les modes de vie et les paysages de Sicile et d’al-Andalus furent assez semblables, ce dont témoignent encore la civilisation matérielle, l’art et les techniques agricoles et hydrauliques. Toujours au travers d’un vaste catalogue de textes et de documents de tous ordres, l’A. évoque pour finir “ les taifas andalouses ” et l’évolution politique, économique et culturelle de la péninsule ibérique sous domination arabe. Une époque où, de l’annexion par l’émir almoravide Yusuf b. Tashin (1091-1094) au mouvement de révolte anti-almohade de 1228, l’art almohade, synthèse réussie d’influences andalouses, et l’activité intellectuelle et philosophique d’al-Andalus brillèrent de mille feux.

• Domaine : Christianisme

• Sous-domaines : Catholicisme. Images et représentations. Architecture. Littérature. Espace et territoires. Représentations collectives et mentalités. Relations avec l’islam. Relations avec le judaïsme.

• Profil : Ouvrage à usage pédagogique

Points forts

Un ouvrage de synthèse très didactique qui permet de faire le point sur l’histoire de l’occupation musulmane de la péninsule ibérique, au cours de laquelle s’est épanouie une culture hispano-musulmane dite “ andalouse ”.

Une analyse et une mise en perspective dont l’intérêt déborde largement l’étude des relations entre pays d’islam et monde latin durant le Moyen Âge. Elles permettent d’aborder l’histoire du temps présent, car c’est justement entre le milieu du X^e siècle et le milieu du XIII^e siècle que se mirent en place progressivement des traits qui déterminèrent durablement les relations islam-chrétienté dans des domaines aussi variés que le politique, le militaire, l’économique, le commerce, l’art ou la culture.

Utilisation possible dans les programmes scolaires