Sommaire

Résumé

L’ouvrage Islam. Avicenne, Averroès, Al-Ghazâlî, ibn Khaldoun. Les textes fondamentaux commentés est une histoire de la pensée en Islam du VII^e siècle à nos jours. Les auteurs de l’ouvrage sont : Rémi Brague, Roger Arnaldez, Dominique Urvoy, philosophes ; François Déroche, Pierre Lory, Daniel de Smet, islamologues ; Mohammed Hocine Benkheira, spécialiste du droit musulman ; Henry Laurens, historien.

Il comporte huit chapitres :

• Penser en Islam. Rémi Brague, philosophe, considère que la pensée islamique est fondée sur l’arabe, langue véhiculaire des savants des empires musulmans. Ces grands intellectuels, philosophes et scientifiques, traduisent les œuvres des penseurs grecs.

• Coran et Sunna. Aux sources de la pensée en islam. François Déroche, islamologue, affirme que l’islam repose sur le Coran et la Sunna ou Tradition. Second fondement de l’islam après le Coran, l’énorme corpus de la Sunna comprend les actes, les décisions et les propos du Prophète.

• Le mutazilisme, théologie de la liberté. Roger Arnaldez, philosophe, étudie l’histoire et les concepts préconisés par le mutazilisme. Créé au VIII^e siècle par certains théologiens de Bassora qui essayent d’apporter un dénouement au conflit de succession au pouvoir après l’assassinat du calife ̒Uthmân, le mouvement mutazilite prône les notions de raison et de liberté humaine.

• Le droit. Une loi descendue du ciel. Mohammed Hocine Benkheira, spécialiste du droit musulman, note que la loi islamique, la charî̒a, est par essence divine. Les trois sources scripturaires de la Loi sont le Coran, la Sunna et les décisions consensuelles et unanimes de l’Umma. Il expose les quatre écoles juridiques de l’islam sunnite : les écoles hanafite, malikite, chaafite et hanbalite.

• La philosophie, entre raison et révélation. Dominique Urvoy, philosophe, observe qu’au IX^e siècle, l’islam assiste à l’émergence d’une philosophie inspirée par l’Antiquité grecque, la falsafa. Des philosophes musulmans, tels Farâbî et Avicenne, empruntent de nombreuses notions chez les penseurs grecs (Aristote)1.

• Le soufisme, mystique de l’islam. Pierre Lory, islamologue, définit le soufisme comme une quête active de l’Absolu divin par transcendance. Mystique de l’islam, le soufisme enseigne les principes de la Voie vers l’union à Dieu. Au XII^e siècle, il se constitue en confréries organisées et reconnues2.

• Le chiisme, messianisme islamique. Daniel de Smet, islamologue, présente le chiisme comme une incarnation de l’islam spirituel et ésotérique. Les chiites croient en la continuité de l’inspiration divine après Muhammad grâce à l’imam, intermédiaire entre Dieu et le monde. L’imam maîtrise la connaissance du sens caché (bâtin) de la Révélation, ainsi que la clé de l’exégèse (ta’wîl).

• La nahda. Le réveil de l’islam. Henry Laurens, historien, avance qu’au XIX^e siècle, le monde musulman, entré en contact avec l’Occident colonisateur, découvre la modernité scientifique et technique. En conséquence, les musulmans éprouvent la nécessité d’opérer des réformes socioculturelles profondes. Parmi les grands réformistes de la nahda : le Persan Jamâl al-Dîn dit Al-Afghânî et son disciple l’Égyptien Muhammad ̒Abdû.

Points forts

• Une étude très documentée qui s’appuie sur des textes extraits de sources théologiques, mystiques ou philosophiques du monde musulman (VIIe-XIXe siècles) commentés par des historiens contemporains3.

• Un bel ouvrage richement illustré contenant des outils pédagogiques (cartes, chronologies, etc.) qui le rendent accessible à tous publics.

• La conclusion élaborée sous forme de deux entretiens : l’un réalisé avec Gilles Kepel qui analyse le concept de jihad d’al Qaida, l’autre avec Malek Chebel qui examine l’histoire de la pensée et des idées en islam.

A.N.