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L'anglicanisme : ses origines, ses conflits. Du schisme d'Henri VIII à la bataille de la Boyne

Par Marceau Berttrand

MOREAU Jean-Paul, L'anglicanisme : ses origines, ses conflits. Du schisme d'Henri VIII à la bataille de la Boyne, Paris : Éditions L'Harmattan, « Religions et spiritualité », 2006, 257 p.

Carte, références bibliographiques


Sommaire

Résumé

L'humanisme chrétien tire ses racines de la philosophie grecque, enseignée dans les universités avec l'œuvre d'Aristote au XIIe siècle, ou renouvelée dans l'Académie platonicienne de Florence au XVe siècle (ch. 1). Selon Marsile Ficin, certains philosophes antiques étaient proches du christianisme, et Pic de la Mirandole développe les convergences entre les philosophies platoniciennes et chrétiennes, critiquant la scolastique médiévale. Les ruptures ouvertes par l'humanisme trouvent au début du XVIe siècle un théologien hardi dans la personne d'Érasme de Rotterdam (ch. 2). En Italie, en Angleterre ou aux Pays-Bas, Didier Érasme diffuse les préceptes de l'humilité évangélique, et son ami Thomas More conseille Henri VIII (1509-1547), roi d'Angleterre  (ch. 3). À la tête du royaume insulaire, celui-ci a rompu avec Rome en 1534, suite à son divorce d'avec Catherine d'Aragon et à son remariage avec Anne Boleyn (ch. 4). Les raisons personnelles comptent aussi bien que les influences protestantes dans ce choix. En mars 1535, les évêques réunis entérinent la fin de l'autorité pontificale, le pape étant reconnu seulement comme évêque de Rome, sans juridiction sur l'Église d'Angleterre. Malgré les fermetures de monastères et les soulèvements, la voie médiane d'Henri VIII prend corps. Son successeur, Édouard VI (1547-1553), se rapproche du calvinisme (ch. 5). Ce tournant prend forme dans le second Livre de la prière commune (1552). La présence réelle du Christ dans l'eucharistie est niée, et l'on supprime les prières du canon. Toutefois, le règne suivant, celui de Marie Tudor (1553-1558), est une restauration du catholicisme (ch. 6). Les débuts tolérants de son règne se muent en persécutions sanglantes envers les protestants accusés d'hérésie.

Favorable à la Réforme, sa sœur Élisabeth I (1558-1603) met un terme à ces dissensions et ouvre la voie à l'anglicanisme (ch. 7). La reine favorise la prédication des nouvelles doctrines et elle autorise la communion sous les deux espèces (1559), mais elle est excommuniée en 1570 par le pape Pie V. La rupture avec Rome est définitive. Hiérarchisée et soumise au pouvoir, l'Église d'Angleterre demeure calviniste sous Jacques I (1603-1625), mais les désaccords persistent (ch. 8). Anglican sincère, Charles I (1625-1649) ne sait ni se concilier l'opinion publique, car il s'est marié avec une catholique, ni le Parlement, qui l'accuse d'être un tyran (ch. 9). Les guerres civiles mènent à son exécution puis à la dictature puritaine d'Oliver Cromwell (1653-1658), qui favorise une Église nationale sans hiérarchie (ch. 10). Sa mort permet le retour de la monarchie sous Charles II (1660-1685), qui a promis la liberté de conscience et le pardon aux anciens opposants (ch. 11). Les puritains demandent une réforme en faveur du protestantisme alors que les anglicans veulent quant à eux un rapprochement avec le catholicisme. À l'heure de sa mort, le roi lui-même reçoit la confession d'un prêtre catholique. La politique en faveur du catholicisme ne dure qu'un temps, car les protestants craignent l'instauration d'une dynastie catholique. Les évêques anglicans favorisent l'intervention de Guillaume III d'Orange (1688-1702), prince calviniste (ch. 12). L'Acte de Tolérance accorde une certaine liberté de culte, notamment pour les presbytériens. En 1690, la victoire protestante de la Boyne, en Irlande, met un terme aux velléités catholiques de reconquête et aux conflits multiples qui ont ensanglanté l'Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles. L'histoire tumultueuse de l'anglicanisme peut expliquer les originalités et les tensions qui divisent aujourd'hui l'épiscopat et les fidèles anglais.

Points forts

  • Une périodisation classique, qui explique le rôle prépondérant des souverains dans la formation de l'Église d'Angleterre.

  • Une synthèse accessible sur l'anglicanisme, avec de nombreux détails pédagogiques.

Remarque

  • Un parti-pris d'histoire politique qui ne rend pas compte de l'évolution des croyances religieuses, car le propos est focalisé sur les faits et gestes des élites.

B.M.

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Référence du document

Recension : « Moreau Jean-Paul, L'anglicanisme : ses origines, ses conflits. Du schisme d'Henri VIII à la bataille de la Boyne » Éditions L'Harmattan, « Religions et spiritualité », 2010, 257 p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/langlicanisme-ses-origines-ses-conflits-du-schisme

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