RENOU Louis, L’hindouisme, Paris, PUF (Que sais-je ? n°475), 1951, 127 p.
Sommaire
Résumé
Cet ouvrage de Louis Renou donne en un peu plus de cent pages une présentation à la fois générale et détaillée de la religion hindoue depuis ses origines jusqu’à ses pratiques les plus contemporaines. L’hindouisme, parfois nommé brahmanisme, trouve ses origines dans la religion védique, religion des Aryens qui s’établissent dans le nord-ouest de l’Inde vers 2000-1500 avant notre ère. L’auteur en rappelle les sources textuelles (les Veda), la mythologie et les divers dieux, la cosmologie, les spéculations et les rites solennels et domestiques (sacrifices). De l’évolution de ces croyances et de ces pratiques, qui ne comptent ni temple ni image, va naître l’hindouisme dont l’auteur présente en préambule les différentes sources littéraires (sanskrites, dravidiennes, indo-aryennes, mais aussi grecques, chinoises ou arabes) et archéologiques (épigraphie, numismatique). Cette religion ne possède pas en ses débuts de texte de référence comme le sont les Veda pour la religion védique. Les textes de l’hindouisme sont en effet plus divers et aux ouvrages religieux (comme les Upanishad par ex.) s’ajoutent des textes épiques (Mahābhārata, Rāmāyana), les purāna et les tantra, ainsi que des belles-lettres et des ouvrages philosophiques qui, à leur manière, participent de l’hindouisme et à sa réflexion. Selon l’auteur, la religion hindoue peut être étudiée « comme un tout, ou bien comme une juxtaposition de fragments qu’on appelle des sectes ». Sa première approche est celle d’une observation unitaire de la religion. Dans ce cadre, il évoque les influences réciproques (plus ou moins fortes) entre l’hindouisme et les autres religions de l’Inde (islam, bouddhisme, jaïnisme) qui ont pu jouer un rôle dans leur formation. L’auteur développe ensuite les différents éléments constitutifs de l’hindouisme avec en premier lieu les divinités du vaste panthéon indien : les grands dieux formant la trimūrti, sorte de trinité divine agent de la création et de la destruction de l’univers, composée de Brahmā, Vishnu et Shiva. De la nature, des formes et de la mythologie de ces deux derniers dieux il est donné quelques détails, puis le propos se tourne vers les divinités féminines, les groupes divins divers (dieux, démons, génies, esprits surnaturels, etc.), les animaux, plantes et eaux au caractère sacré. Dans ce panthéon, l’auteur rappelle la croyance fréquente des Indiens pour une divinité suprême, divinité choisie qui recouvre des états multiples et juxtaposés, qui n’empêche nullement d’honorer les autres dieux. Aux données mythologiques succèdent les spéculations, diverses, sur la création, la cosmologie, les âges du monde, l’âme et le corps, l’autre monde, le karman (« acte ») et le cycle des renaissances ou de transmigration des âmes (samsāra) qui régissent la vie des hindous, et enfin les différentes voies de délivrance envisagées et proposées par les divers courants de l’hindouisme (rituels, yoga, tantrisme, bhakti, etc.). Un chapitre est consacré aux multiples rites et pratiques, qu’il s’agisse de la prière, des cultes des images divines, des temples, des lieux sacrés, des fêtes, des sacrifices (pūjā), des actions expiatoires ou magiques, etc. Les pratiques existent tant dans le domaine public que privé, et dans ce dernier cas, les rites sont également nombreux, quotidiens ou liés à des périodes de vie. De la naissance jusqu’à la mort, l’hindou reçoit des sacrements (samskāra), au nombre de douze principalement. Dans le cadre social, la religion intervient également à travers les différents états ou stades de vie que connaît l’homme (étudiant, maître de maison, renonçant), ainsi que dans le système des castes. Structuré par un certain nombre d’éléments communs aux Indiens (croyances, pratiques, organisation sociale ….), l’hindouisme recèle également une fragmentation doctrinale et locale à travers le phénomène des sectes. Celles-ci sont réparties en trois principaux courants (shivaïsme, shaktisme, vishnouisme) que l’auteur présente en détail. Dans les deux derniers chapitres, l’hindouisme est resitué dans le contexte historique de l’Inde depuis les origines jusqu’à nos jours. Est notamment évoqué la faveur ou la non faveur de cette religion auprès des rois au gré du temps et la concurrence plus ou moins forte avec le bouddhisme puis l’islam à certaine période. Enfin, il est donné quelques grands noms de penseurs ou réformateurs de l’hindouisme contemporain des XIXe et XXe siècles.
Points forts
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Une présentation générale mais très riche de données.
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Une présentation rapide et claire des principaux concepts de l’hindouisme.
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Un exposé pluridisciplinaire qui permet d’appréhender l’hindouisme sous différents angles.
R.M.
Domaines religieux : Religions d’Asie, Religions d’Asie : Inde, Religions d’Asie : Hindouisme
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Renou Louis, L’hindouisme » PUF (Que sais-je ? n°475), 2010, 127p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lhindouisme