RINGGENBERG Patrick, L’univers symbolique des arts islamiques, Paris, L’Harmattan, 2009, 560 p.
Sommaire
Résumé
L’ouvrage L’univers symbolique des arts islamiques étudie l’herméneutique, la symbolique des formes d’art développées en terres d’Islam.
Il comporte sept parties :
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Le symbole, la beauté et l’art explore le cosmos et les symboles cosmiques dans la pensée musulmane. Les cieux, la terre et l’homme/être y sont perçus comme les témoignages multiples de la Présence divine. L’auteur affirme que, pour le Coran, la création est un ordre harmonieusement conçu par Dieu et reflète la Perfection divine. À travers le prisme des hadîths, plusieurs traditions prophétiques évoquent également la conception métaphysique de la beauté, et fondent ainsi une vision esthétique à la fois théologique, mystique et philosophique.
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Dieu et sa création montre que la foi en islam implique l’Unité divine. Selon la tradition islamique, la première création de Dieu désigne l’Intelligence, ou l’Esprit, ou la Lumière ; l’Intellect divin désigne le prophète Muhammad. De plus, les mystiques et les philosophes musulmans symbolisent la Création divine par un point : sans dimensions, immensurable, il représente l’Origine, l’Un. En outre, l’auteur observe que des descriptions coraniques ont inspiré nombre de représentations : les sept terres sont dessinées comme des disques horizontaux superposés ; les sept cieux comme une superposition de demi-cercles.
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Le Coran, l’écriture et la parole considère que l’art islamique est très marqué par la parole coranique écrite, récitée et chantée : l’arabe coranique a inspiré la calligraphie, les traditions poétiques, la musique savante.
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L’homme et la nature définit le rapport de dépendance unilatérale entre les hommes et Dieu : Dieu est souverain, l’homme serviteur. Selon le Coran, l’homme est néanmoins le dépositaire de la foi sur terre et, selon une tradition prophétique, le vicaire de Dieu sur terre. L’auteur examine aussi la représentation de l’homme dans les arts islamiques et note que les arts figuratifs ressortent généralement d’un domaine « profane » et privé, et sont bannis du domaine spirituel ou sacré (p. 215). Les causes du rejet de la figuration sacrée sont le refus des représentations d’idolâtrie et la peur d’un prométhéisme artistique. Cependant, l’iconographie islamique a repris de nombreux motifs animaliers et végétaux dans les manuscrits illustrés, les tapis et les textiles, sur les céramiques et les objets en métal, dans l’architecture et son décor.
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L’architecture considère que dans le monde musulman la perception de l’espace est sacrée et symbolique : la direction de La Mecque détermine la construction des mosquées, et les trois villes sacrées de la géographie musulmane sont La Mecque, Médine et Jérusalem. L’auteur expose les plans de la mosquée arabe, de la mosquée persane, de la mosquée ottomane, et les principaux éléments, mihrâb, le minbar, minaret, etc. (voir L’art islamique de Dominique Clévenot ; L’Islam et l’art musulman de Alexandre Papadopoulo).
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Le symbolisme esthétique analyse la signification herméneutique du décor et de l’ornement en islam. En effet, le motif végétal symbolise le paradis, la paix et la grâce divine ; les figures géométriques reflètent l’équilibre providentiel du cosmos et l’harmonie intrinsèque de la création… Dans les arts islamiques, il existe également un langage symbolique des couleurs : le vert et le jaune rougeâtre viennent du paradis ; le noir et le jaune safran de l’enfer… De plus, la symbolique du tapis nomade (noué ou tissé) désigne un condensé des valeurs et de la vision du monde d’une tribu (voir L’art en terres d’Islam, livre I les premiers siècles de Marthe Bernus-Taylor).
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Le voyage vers Dieu observe la création originelle et immuable de l’univers. D’un point de vue métaphysique, le cosmos a été créé et animé par le Souffle divin. Dès lors, toute la création vit de la respiration de Dieu, tout, dans l’univers, est en mouvement, tout voyage entre Terre et Ciel. Et, tout doit retourner à Dieu : créé par Dieu, né dans le monde terrestre, l’homme est ainsi appelé à retourner à son Origine.
Points forts
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Une étude magistrale qui analyse le sens herméneutique ou symbolique à travers le prisme de l’ensemble des facettes de l’art islamique : la calligraphie, l’architecture, la peinture, le tissage, la céramique, la musique, etc.
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Une observation minutieuse et une interprétation pertinente du paysage artistique musulman étayées par des apports religieux, mystiques et philosophiques, et consolidées par le précieux apport de notes de bas de page, de photographies, de schémas explicatifs, de plans architecturaux, etc.
L’Harmattan
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Référence du document
Recension : « Ringgenberg Patrick, L’univers symbolique des arts islamiques » L’Harmattan, 2011, 560 p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lunivers-symbolique-arts-islamiques