Bibliographie
Sommaire
Résumé
Constatant le paradoxe que représente l’abondance de l’image figurative dans les pays islamiques, où ce type d’image est considéré comme interdit par l’islam, S. Naef examine dans un premier chapitre cet interdit du point de vue normatif (sur ce rejet voir O. Grabar), l’image étant définie ici comme celle des êtres vivants (hommes, animaux). Elle privilégie quatre thèmes d’étude des hadîths interprétés par les théologiens de l’époque classique.
Le chapitre 2 brosse un tableau des évolutions, dans l’espace et dans le temps, de la fin du VIIe siècle aux Ottomans. Malgré l’aniconisme des religieux, l’image a toujours été présente dans l’histoire islamique ; trois faits illustrent l’importance de la figuration : l’apparition des manuscrits illustrés, les miniatures persanes et les calligraphies figuratives.
Le chapitre 3 parcourt la production figurative de 1800 à nos jours, « de la rareté à la profusion » p. 65. Deux aspects sont privilégiés : la pénétration de l’image dans l’espace public et privé (photos, films, télévision) et les réactions des religieux pour endiguer le flot des images dans toutes les couches sociales et dans tous les pays musulmans.
L’auteur souligne en conclusion que si l’image est formellement exclue du culte et des pratiques « orthodoxes » (p. 114), elle a néanmoins toujours eu sa place dans la vie des sociétés musulmanes. Il n’y a pas de « question de l’image » en islam. À l’époque contemporaine, chez les religieux, les refus ou les tentatives pour rendre acceptables certaines images relèvent davantage de la peur de la modernité et de la défense de la moralité que de la théologie.
Points forts
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Une analyse fine qui donne une grande importance aux facteurs explicatifs, au contexte culturel et aux données techniques, sans se limiter à l’iconophobie des juristes-théologiens (‘ulamâ’) généralement exposée dans les publications sur l’islam.
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Un panorama de la diversité des productions figuratives contemporaines dont l’auteure donne de nombreux exemples au cinéma (Le Message, 1976, film sur la vie du Prophète) ou encore les portraits « inventés » (p. 88) de figures historiques (Saladin) ou de l’histoire sainte, surtout en islam shî’ite (‘Alî, Husayn et même le Prophète).
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La synthèse sur les réactions des juristes-théologiens de l’époque contemporaine étudiées à partir des fatwâs et des écrits des fondamentalistes (ou « néo-fondamentalistes », voir O. Roy <lien>) et des révolutionnaires, l’Égyptien Sayyid Qotb (1906-1966) et le Soudanais Turâbi (né en 1932). Un exemple intéressant : les poupées considérées comme des statues, comme le cas pour la poupée Barbie au Koweit (p. 105).
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Un bref aperçu sur la peinture figurative, riche d’exemples et de questionnement : les hypothèses sur l’apparition des manuscrits illustrés, leur typologie, l’importance de l’« école mésopotamienne » jusqu’au XIIIe siècle. Dans cet essor, la peinture figurative persane occupe une place importante. Née au XIIIe siècle, et souvent présentée comme un « miracle » (p. 44), elle s’épanouit jusqu’au début du XXe siècle.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
5ème |
histoire |
monde musulman: Mahomet, le Coran |
lycée |
arabe |
Coran, rites |
Domaines religieux : Islam, Islam : Origines et corpus : Mahomet, Islam : Origines et corpus : Coran
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Référence du document
Recension : « Naef Silvia, NAEF Silvia, Y a-t-il une "question de l'image" en islam ?, Paris, Téraèdre, L'islam en débats, 2004, 130 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/naef-silvia-y-a-t-il-question-limage-islam-paris