Sommaire

Résumé

Dans ce petit livre, David Sorkin revisite la figure de Moïse Mendelssohn (1729-1786). Il met tout d’abord en valeur les deux images du personnages, celle du penseur juif à la solide culture rabbinique d’une part, et celui de l’homme des Lumières pétri de culture allemande et figure centrale de l’Aufklärungberlinoise d’autre part. Quand certains voient dans cette dualité une symbiose moderne entre les deux cultures, d’autres font de Mendelssohn un tenant de l’assimilation, incitant les juifs à abandonner leur identité, voire à se convertir.

L’A. montre comment Mendelssohn, en tant que philosophe est inspiré par le protestant Wolff. Il cherche à concilier Lumières et judaïsme, tout en se référant à la tradition andalouse de la pensée juive médiévale. Comme exégète, il publie de nombreuses traductions et commentaires bibliques, dont la traduction de la Bible en allemand, qui veut rendre le texte orignal du Pentateuque accessible aux Juifs. Il veut à faire revivre l’étude biblique, mais dans un but conservateur, ce qui le place à l’écart du courant majoritaire des Lumières des années 1770-80. Sa réflexion politique porte sur la dialectique de l’État et des droits de l’individu, comme toute la philosophie des Lumières allemandes. Elle s’accompagne d’une action qui culmine dans un combat pour l’égalité juridique théorisé dans Jérusalem ou sur le pouvoir religieux et le judaïsme (1783). Mais là encore l’A. souligne les fins conservatrices de ce projet : la loyauté envers l’Etat, qui prendrait la forme d’une « union civile » a pour but de permettre aux juifs de conserver leur indépendance religieuse.

Mendelssohn étant devenu le symbole du juif moderne après sa mort, l’aspect conservateur de sa pensée a été négligé. Sa compréhension du judaïsme demeure pour l’A. une « solution éphémère » au problème de l’articulation philosophique du judaïsme, et en fait une figure de transition entre l’ancien et le moderne.

• Domaine : Judaïsme.

• Sous-domaine : Philosophie juive

• Profil ouvrage : grand public

Points forts

• La clarté et la brièveté du livre, qui donne accès au personnage de Mendelssohn, à l’essentiel de sa pensée et le replace dans le contexte intellectuel de l’Allemagne des Lumières en relativement peu de pages.

• La construction thématique, qui permet de comprendre la dualité de la pensée de Mendelssohn, entre culture juive et culture allemande des Lumières, dans chaque domaine de son œuvre.

• L’analyse des œuvres de Mendelssohn, celles rédigées en hébreu au même titre que celles, plus connues, rédigées en allemand, qui met en valeur, derrière la dualité de sa culture, l’unité de son œuvre.

• La mise en relation de l’œuvre de Mendelssohn avec celles des philosophes chrétiens de son époque, qui montre que Mendelssohn se place dans un courant de « Lumières religieuses » concernant le christianisme tout autant que le judaïsme (ch.1).

Utilisation possible dans les programmes scolaires

H.G.