Sommaire

Résumé

L’introduction à l’ouvrage pose d’emblée la perspective dans lequel il s’inscrit : pour l’auteur, le Nouveau Testament porte des traces d’antijudaïsme mais ne saurait être compris en dehors du contexte juif ; sa lecture s’est trouvée en outre biaisée par l’antisémitisme multiséculaire de l’Église. Les chrétiens doivent donc renouer avec les juifs, en acceptant leur parenté sans nier leur différence.

Composé de neuf chapitres, le livre commence par replacer le judaïsme dans le monde gréco-romain (chap. 1) et décrire la vie religieuse des juifs au i^er siècle (chap. 2) en insistant sur sa diversité. Il s’intéresse ensuite à la figure de Jésus (chap. 3) dont il compare l’enseignement avec celui des maîtres juifs de son époque. Les cinq chapitres qui suivent reprennent les différents livres du Nouveau Testament et discernent les emprunts qu’ils font au judaïsme. Le dernier chapitre (chap. 9), intitulé « le Nouveau Testament et les juifs » reprend la perspective du début : en définissant les milieux qui ont vu naître l’antijudaïsme, il entend expliquer comment un certain « processus de diabolisation » (p. 423) a pu s’épanouir. Principal responsable selon Tomson, le milieu johannique qui prend position contre les synagogues en faveur des Églises locales, mais aussi certains remaniements tardifs de Marc et Matthieu.

• Domaine : christianisme

• Sous-domaines : Bible, Jésus, Naissance et diffusion du christianisme, Relations avec le judaïsme

• Ouvrage spécialisé

Points forts

Ce livre est extrêmement polémique mais a le mérite de poser avec netteté la question de l’antijudaïsme dans les premiers temps de l’Église (qu’il ne faut pas confondre avec l’antisémitisme). Il le fait parfois avec excès, en particulier dans sa condamnation sans nuance du corpus johannique (auquel il soustrait l’Apocalypse, qui émane selon lui de groupes juifs), dans son étonnant rapprochement de Jésus non avec les Pharisiens mais avec les Esséniens ou dans sa tendance très forte à vouloir « judaïser » la lettre aux Hébreux. En revanche, l’analyse de la spécificité de Jésus au sein du monde juif, la lecture juive de Paul ainsi que l’analyse de Marc et de Matthieu sont extrêmement éclairantes. Les principaux points forts de l’ouvrage sont :

• La netteté de son interrogation et la clarté de sa définition de l’antijudaïsme ;

• La pertinence de son analyse du message de Jésus et de la position paulinienne.

Cet ouvrage demande une certaine connaissance du Nouveau Testament.

Utilisation dans les programmes scolaires

R.B.