(Histoire du christinanisme). Bibliographie, illustrations.
Sommaire
Résumé
En 1555, lorsque la diète d’Augsbourg officialise la division religieuse de l’Empire, le catholicisme n’est pas en position de force en Europe centrale : l’Autriche, la Bohême et la Hongrie royale sont en grande partie passées au protestantisme. Pourtant, vers 1740, l’équilibre s’est inversé : si une forte présence protestante demeure en Hongrie, les autres territoires de la branche cadette de la maison d’Autriche sont largement revenus à l’Église romaine.
Le premier chapitre examine d’abord les « voies multiples » (p. 22) de la reconquête catholique avant la crise de Bohême des années 1618-1620, qui marque un véritable tournant dans l’entreprise de reconquête de ces territoires. Région par région, l’A. présente la situation du catholicisme, ses dynamiques en même temps que ses échecs. Le succès de la « recatholicisation rapide et forcée » (p. 39) de la Styrie est analysé comme le modèle qui sera ensuite suivi : campagnes souvent violentes de réformes, autodafés de « mauvais » livres et prédications énergiques. Les événements qui vont de la défenestration de Prague (23 mai 1618) à la victoire catholique de la Montagne Blanche (8 novembre 1620) permettent d’étendre à toute l’Autriche et au royaume de Bohême la reconquête catholique. Seule la Hongrie résiste à l’importation de ce modèle de conversion. Au terme d’un jeu complexe dans lequel entrent le rôle de la guerre contre les Turcs et la volonté tant des catholique que des protestants hongrois de conserver les libertés de la nation contre les tentatives impériales, la présence protestante y est reconnue. Enfin, l’A. examine l’avancée des troupes impériales contre les Turcs, avancée qui met à de nombreuses populations orthodoxes sous la domination politique de l’Empire. L’A. examine les quelques succès et les nombreux échecs de la politique d’uniatisme dans ces nouveaux territoires.
Le deuxième chapitre examine les « raisons du succès » catholique (p. 63-108). Dépassant alors les facteurs militaires, il met en avant les forces propres d’un catholicisme rénové : œuvre d’éducation des laïcs et des clercs, pèlerinages, dynamisme de la théologie et de la pastorale, succès des ordres nouveaux et utilisation de l’art et de la liturgie sont tour à tour évoqués. Enfin, dans un dernier chapitre, l’A. examine les rapports entre « l’Église, les nations [et] l’empereur » (p. 109-147). Écriture des histoires nationales, mise en valeur des langues vernaculaires dans la pastorale alors sont aussi importantes que l’expansion de la pietas austriaca qui exalte la fidélité dynastique et la place providentielle de l’empereur. La conclusion refuse les assimilations sommaires entre catholicisme et absolutisme ainsi qu’entre reconquête catholique et germanisation. Alliance d’une utilisation de la force et d’une « foi ardente et renouvelée » (p. 151), l’histoire de la reconquête catholique de ces régions permet d’appréhender la complexité d’un processus qui a pour acteurs l’Église aussi bien que l’État.
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Domaine : christianisme.
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Sous-domaine : Catholicisme. Réforme et Contre-Réforme. Représentations collectives et mentalités. Peinture. Architecture. Vie politique.
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Profil : Ouvrage grand public.
Points forts
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Une synthèse claire et avertie d’une page d’histoire difficile à maîtriser et mal connue en France.
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L’attention de l’A. aux différents facteurs d’explication : rôle du pouvoir politique, dynamiques propres des sphères ecclésiastique et spirituelle, importance des facteurs nationaux.
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Plusieurs cartes et fiches biographiques, insérées dans le corps de l’ouvrage, pouvant faire office de support de cours.
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L’analyse des événements ayant conduit à la bataille de Montagne Blanche qui permet de bien appréhender les différentes implications d’un événement politique et militaire tout autant que religieux (p. 40-45).
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L’art baroque comme moyen de transformer la piété du peuple en même temps que comme réponse aux attentes du temps.
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La connaissance de l’histoire de cette région à l’heure où elle s’intègre à l’Union européenne est nécessaire dans la constitution d’une véritable conscience européenne.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Cinquième |
Histoire |
Les Réformes protestantes et catholiques |
Quatrième |
Histoire |
Les divisions de l’Europe entre catholiques et protestants (xviie siècle). |
Première |
Allemand |
Luther contre l’Église catholique. |
C.M.
Domaines religieux : Christianisme, Europe et Religions, Christianisme : Politique et société, Christianisme : Arts : Architecture, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Arts : Peinture, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Chaline Olivier, CHALINE Olivier., La reconquête catholique de l’Europe centrale, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Éd. du Cerf, 1998, 158 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/chaline-olivier-reconquete-catholique-leurope