Nombreuses illustrations in texto, vingt-deux pages de « témoignages et documents » en fin d’ouvrage, petit glossaire de seize termes, bibliographie, index des noms de personnes et de lieux.
Sommaire
Résumé
L’ouvrage est organisé en six chapitres qui permettent à l’auteur de combiner une approche chronologique avec un panorama des méthodes et des espaces de l’Inquisition. Le premier chapitre est consacré à un survol des siècles au cours desquels, du concile de Nicée en 325 — acte fondateur de l’orthodoxie — à ceux de Latran III (1179) et Vérone (1184) — posant les jalons de la procédure inquisitoriale — les autorités de l’Église ont évolué vers la répression systématique de la déviance religieuse. Les xie-xiie siècles marquèrent incontestablement un tournant dans la recherche désormais obsessionnelle de l’unité religieuse. Cette mutation résulta de la conjonction complexe de plusieurs phénomènes, parmi lesquels se détachent une réelle critique de l’Église exprimée par des mouvements se réclamant de l’Évangile ainsi que l’accentuation du contrôle social inhérent à la Réforme grégorienne. Le xiiie siècle vit alors naître et se structurer un appareil inquisitorial dépendant de la papauté qui lutta pendant plusieurs décennies, avec succès, contre les mouvements jugés déviants (chap. II). L’auteur s’attache à en décrire les rouages et les procédures (chap. III), dont l’objectif était moins la répression que l’obtention de l’aveu. À partir du xive siècle, dans le contexte du développement de l’État dit « moderne », l’Inquisition, souvent main dans la main avec le pouvoir politique, prit en charge la répression de la sorcellerie et poursuivit aussi des communautés, en particulier les juifs, ou des groupes et des individus considérés comme gênants d’un point de vue social ou politique plus que religieux. Les Templiers et Jeanne d’Arc furent des victimes célèbres de ce qui était devenu « un outil au service du pouvoir » (chap. IV). Cette union atteignit son degré culminant dans la péninsule ibérique, où fut mise en place par les Rois catholiques, à la fin du xve siècle, une violente Inquisition d’État ayant pour cibles principales les juifs et les musulmans convertis au christianisme, mais aussi le paganisme des populations du Nouveau Monde et les protestants (chap. V). Ailleurs en Europe, les progrès du pouvoir royal, les victoires de la Réforme et les prises de conscience accompagnant le concile de Trente portèrent des coups meurtriers à l’Inquisition, dont la légitimité fut de plus en plus remise en question aux xvie et xviie siècles. En Espagne, où la dernière condamnation à mort fut prononcée en 1781, l’Inquisition devint également une survivance anachronique, partout mise en sommeil au xixe siècle (chap. VI).
Points forts
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Les atouts d’un ouvrage de cette collection : un format commode, d’abondantes illustrations et des encadrés explicatifs disséminés au fil du texte, au service d’une bonne vulgarisation scientifique.
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Une nécessaire mise au point pour une lecture apaisée et objective du phénomène : instrument de répression sans précédent, l’Inquisition doit être abordée en prenant en compte l’univers idéologique et religieux dans lequel elle fut conçue, mais aussi les différentes périodes et espaces sur lesquels, pendant sept siècles, elle se déploya. À ce titre, il convient de corriger certaines idées reçues pour la fin du Moyen Âge, notamment en ce qui concerne l’usage de la torture et la condamnation au bûcher, moins fréquents qu’on ne l’a longtemps écrit.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
Histoire |
L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge) |
Sixième |
Histoire |
Les débuts du christianisme (Antiquité) |
Cinquième |
Histoire |
L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge) |
Cinquième |
Histoire |
Les réformes protestante et catholique (Renaissance) |
Seconde |
Histoire |
Naissance et diffusion du christianisme |
Seconde |
Histoire |
La Méditerranée au XIIe siècle, carrefour de trois civilisations : Islam, Chrétienté occidentale, Empire byzantin (Moyen Âge) |
Seconde |
Histoire |
Humanisme et Renaissance : Réformes protestante et catholique (Renaissance) |
Première |
Histoire |
Relations entre les Églises et le monde moderne : le catholicisme, entre acceptation et refus (19e siècle) |
Terminale |
Espagnol |
Facteurs de cohésion : la religion catholique |
L.V.
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’islam, Christianisme : Politique et société : Relations avec le judaïsme, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’État, Christianisme : Période : Période contemporaine, Christianisme : Période : II°-X° siècles, Christianisme : Période : Lumières, Christianisme : Période : Moyen Age, Christianisme : Période : Renaissance, Christianisme : Rites et pratiques : Monachisme, Christianisme : Origines et corpus : Théologie
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Albaret Laurent, ALBARET Laurent, L’Inquisition, rempart de la foi ?, Paris : Gallimard, “Découvertes”, 1998 (rééd. 2004), 128 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/albaret-laurent-linquisition-rempart-foi-paris