Sommaire

Résumé

L’auteur expose sa thèse dans huit chapitres avec la rigueur d’un traité juridique et s’appuie sur de fréquentes citations du Coran et des hadîth. En avant-propos, il précise que cet essai sur les pouvoirs du Prophète et des califes est le fruit d’un long travail de réflexion, antérieur à l’abolition du califat (1924). La première partie : « Le califat et l’islam », constate des divergences d’interprétations sur la nature du califat chez les grands auteurs musulmans, en particulier Ibn Khaldûn (La Muqqadima) et examine les deux théories courantes en islam : l’autorité vient ou bien de Dieu ou bien du consensus de l’Umma (chap. 1). Il démontre ensuite que l’institution califale n’est pas une obligation religieuse (chap. 2) et que la thèse du consensus de la communauté (idjmâ’) pour justifier sa nécessité est irrecevable (chap. 3). Dans la deuxième partie, « Islam et gouvernement », A. Abderrâziq recentre la réflexion sur leProphète : il n’a jamais été roi, sa mission exclusivement religieuse, de guidance prophétique, s’est achevée à sa mort en 632 (chap. 4 à 6). En dernière partie : « Califat et gouvernement à travers l’histoire », l’auteur démontre que le pouvoir des premiers califes était d’ordre politique ; l’institution califale n’a aucun fondement religieux et n’est pas nécessaire pour unir les musulmans. Le monde arabo-islamqiue offre d’ailleurs une grande diversité politique (chap. 7 à 9).

Points forts

• Une lecture indispensable pour comprendre les vifs débats contemporainsdans la pensée islamique : cet essai d’un théologien lettré a provoqué un choc chez les intellectuels musulmans de l’entre-deux-guerres et initié des démarches critiques, aux antipodes des courants fondamentalistes. Ses thèses sont souvent invoquées en islam par les défenseurs de la laïcité.
• La première traduction française de l’ouvrage, peu connu en Occident, était passée inaperçue (Louis Bercher, Revue des études islamiques, 1934). Celle d’Abdou Filali-Ansary ( Réformer l’islam ?) est remarquable par sa fidélité à l’arabe.
• Des débats bien situés dans leur contexte historique par l’introduction d’Abdou Filali-Ansary : l’abolition du califat ottoman en 1924, symbole de la continuité de l’islam et le succès des libéraux en Égypte (monarchie constitutionnelle en 1923).
• Des annexes utiles pour approfondir (p. 157-170) : un article de l’auteur postérieur à la publication du livre, et ses réponses aux sept accusations formulées par le Conseil des grands ‘Ulamâ’ d’al-Azhar.

Utilisation possible dans les programmes scolaires.