Sommaire

Résumé

Cet ouvrage est organisé en quatre parties abordant chacune, avec un auteur différent, la question de la laïcité d’un point de vue particulier.

La première : « Approches philosophiques de la laïcité » proposée par Louis Legrand, montrent l’apport de différentes réflexions dans l’histoire, textes à l’appui, sur la laïcité (Apports du protestantisme, du rationalisme classique du XVII^e siècle avec Descartes et Spinoza, de la philosophie des Lumières du XVIII^e siècle, du XIX^e siècle avec Auguste Comte et le positivisme, et les penseurs socialistes, des fondateurs de l’École laïque tels que Jules Ferry ou Ferdinand Buisson). Il aboutit à la présentation de la pensée du XX^e siècle, période qui voit le passage des certitudes établies aux interrogations.

La seconde partie propose un très riche parcours de l’histoire de la laïcité scolaire de 1880 à 1945, parPierre Ognier. L’héritage  de la Révolution, les différents débats parlementaires et les premières mises en œuvre juridiques de la laïcité. L’auteur aborde ensuite l’histoire de son expansion de 1890 à 1900, ses évolutions entre 1901 et 1905 et aux lendemains de la loi de séparation des Églises et de l’État, ses aménagements entre 1906 et 1914. Puis sont présentées les conséquences de la Guerre de 1914-18 sur l’apaisement du conflit laïque. Avec l’accord entre l’Etat et les catholiques en 1924, le syndicalisme et les engagements pacifiques et socialistes des instituteurs entre 1924 et 1936, la période du Front populaire et de l’avant-guerre sont retracés. Le traitement de la laïcité par le régime de Vichy et au moment de la Libération sont ensuite rappelés. Tout au long de cette étude, l’auteur analyse les évolutions de la laïcité par le prisme de l’évolution de la morale laïque.

Dans une troisième partie, Jean Baubérot aborde les paradoxes présentés par la laïcité entre 1945 et 1980 : le consensus avec son inscription dans la Constitution de 1946 mais le « dissensus » persistant autour de la question de l’enseignement privé ; la création du Comité National d’Action Laïque en 1953 et la loi Debré de 1959 qui tendent à réduire la laïcité à la seule question de l’attribution de fonds publics à l’enseignement privé.

Dans la quatrième partie, Guy Gauthier propose une analyse du devenir de l’idée de laïcité dans les années 1980 à travers le parcours de la Ligue française de l’Enseignement. L’échec du projet du grand service public unifié de l’Éducation nationale en 1984, l’« affaire des foulards » à partir de 1989, mais aussi la diversité des mouvances au sein de la « famille laïque » et l’émergence d’une « culture républicaine et laïque » sont ainsi présentés.

Points forts

• Chaque chapitre est suivi de nombreux  documents: extraits de textes (ouvrages, revues d’éducation, textes de loi), déclarations d’hommes politiques, (Jean Jaurès, Paul Bert, Jules Ferry, Ferdinand Buisson, Gambetta), réflexions philosophiques (Descartes, Spinoza, Voltaire, Condorcet, Auguste Comte, Engels, Marx, Emile Durkheim) qui constituent des sources précieuses pour l’étude de la laïcité, d’autant qu’il s’agit de textes qui ne sont pas toujours aisés à trouver.

• Un chapitre intitulé « Exploitations pédagogiques » propose des stratégies d’utilisation des documents et des méthodes pour les première et deuxième parties : enquêtes, étude de textes avec des questionnaires détaillés, synthèses, recherches des élèves qui ouvrent de nombreuses pistes et permettent de travailler de façon très concrète la question de la laïcité.

• Une chronologie des événements ayant trait à l’histoire de la laïcité entre 1982 et 1994 est donnée.

• La partie sur la laïcité de Pierre Ognier constitue un très bon rappel historique, à la fois très informé et très clair.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

M. E