Cet ouvrage est la traduction d’un livre paru à Munich (C. H. Beck) en 1990. Deux cent quatre-vingt-quatorze photos en noir et blanc, onze photos en couleur ; annexe (« Textes sur l’histoire et l’utilisation des images et des reliques ») ; Bibliographie ; index des noms de personnes et de lieux.
Sommaire
Résumé
Comme le précise l’auteur dans son avant-propos, le terme d’« image » concerne le portrait d’une personne, l’imago, vénérée en tant qu’image cultuelle, par différenciation d’avec l’historia, représentation narrative de l’histoire du salut. À partir de la Renaissance émerge le concept d’art et se clôt l’« ère de l’image », dont l’auteur entend, dans cet ouvrage, présenter l’histoire depuis l’Antiquité tardive jusqu’au début de l’époque moderne. L’introduction est consacrée à un vaste panorama sur le rôle historique des images et l’ambiguïté des relations entretenues avec elles par les théologiens chrétiens. « Comment parler des images ? » est en fait la question centrale aux yeux de l’auteur, qui souligne ainsi combien « chaque discipline académique se révèle trop étriquée, les images appartenant à tous et à personne en particulier » (p. 11). S’ensuit un chapitre que l’on pourrait qualifier d’« épistémologique » destiné à clarifier l’histoire de l’idée moderne de l’icône, tributaire des « idées romantiques et historiques du XIXe siècle » (p. 35), afin de lever l’hypothèque d’une analyse qui se situerait encore dans la perspective traditionnelle. Chemin faisant, l’auteur peut ainsi rapidement préciser ce que fut la signification de l’icône aux cours du millénaire byzantin, en distinguant une périodisation en trois phases qui souligne l’importance de deux moments-charnières, le IXe siècle et 1204. Le long parcours effectué ensuite se fait en dix-huit chapitres d’une très grande richesse, selon une progression à peu près chronologique (mais très souple et sans s’interdire de multiples allers-retours dans le temps) : depuis l’Antiquité tardive (chap. 3-7) jusqu’aux XIIIe-XVIe siècles (chap. 16-20) en passant par la période centrale des VIIIe-XIIIe siècles, analysée en un dialogue constant entre les conceptions ou pratiques de l’Orient et celles de l’Occident (chap. 8-15).
Points forts
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Une abondante iconographie au service d’une rare capacité à analyser, dans une vision englobante, les deux principales civilisations du christianisme médiéval, Byzance et l’Occident latin.
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Une approche novatrice, en rupture avec celle de « l’histoire de l’art », à laquelle l’auteur reproche d’avoir « tout qualifié d’art sans autre forme de procès » (p. 19), alors même que la notion d’art a changé la fonction qui avait été celle de l’image pendant des siècles.
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Une approche qui n’hésite pas à souligner les analogies thématiques avec des usages de l’image dans l’histoire du XXe siècle : cf. p. 21-23, au sujet de la canonisation du médecin napolitain Giuseppe Moscati en 1987 ; cf. p. 66-68, au sujet du rôle des images dans la guerre civile espagnole ou lors de la campagne électorale de 1972 en Argentine (Vierge de miséricorde représentée sous les traits de la défunte Evita Perón).
LV.
Domaines religieux : Christianisme : Période : Moyen Age, Christianisme : Période : II°-X° siècles, Christianisme : Arts : Peinture, Christianisme
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Référence du document
Recension : « Viallet Ludovic, Belting Hans, BELTING Hans, Image et culte : une histoire de l’image avant l'époque de l'art, Paris, Cerf, Histoire, 1998, trad. française (rééd. 2007), 790 p. » 2009, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/belting-hans-image-culte-histoire-limage-lepoque