Tableaux.
Sommaire
Résumé
L’auteur retrace les étapes de l’installation de « l’islam en France », terme « le plus neutre » (p. 31) qu’il préfère à celui d’ « islam de France ». Dans son introduction (30 p.), à la suite de nombreux auteurs (M. Reeber, A.-M. Delcambre), il définit l’islam comme un tout : religion, mode de vie, culture, législation, et constate l’inégalité de la situation des cultes en France depuis 1905, dont est victime l’islam en France.
La première partie (3 chap.) est un historique des liens anciens entre l’islam et la France. Longtemps en marge de la société française, la présence de l’islam en France est un fait récent lié à l’immigration et à la décolonisation. Sa gestion est abandonnée aux pays d’origine, cependant la « demande d’islam » s’exprime dans les foyers de travailleurs, dans le monde du travail et chez les Harkis.
La deuxième partie (4 chap.), dans la suite des travaux d’O. Roy, décrit la constitution progressive dans les années 80 du « paysage islamique en France » parallèlement à la montée de l’islamisme. Avec la multiplication de « mosquées » et surtout le millier d’associations loi 1901, l’islam est présent dans la société française et les pouvoirs publics recherchent une méthode d’organisation de l’islam en France.
Aujourd’hui (3e partie, 8 chap.) l’islam est la deuxième religion de France avec en 1998 environ 4 millions de musulmans (voir J. Kaltenbach et M. Tribalat pour des chiffres plus récents). Il présente une grande diversité selon le pays d’origine, et les idéologies. Le chômage ralentit les « évolutions sociales » (chap. IV). Si l’islam en France est majoritairement un « islam serein », les grandes associations rivalisent pour le représenter. L’auteur conclut sur la formule bien connue mais qui ne fait pas l’unanimité : « La France une chance pour l’islam, l’islam une chance pour la France ».
Points forts
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Un bon développement sur l’importance de la Ire Guerre mondiale, véritable départ de l’installation de l’islam en France : on lui doit la création de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris, le premier « carré musulman » au cimetière de Bobigny et le monument en hommage aux soldats « musulmans » à côté de l’ossuaire de Douaumont.
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Des remarques judicieuses sur le lien entre immigration et islam qui a pesé à la fois sur l’image de l’islam auprès des Français et sur sa gestion par les pouvoirs publics.
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L’analyse des problèmes de l’exercice du culte musulman, et de l’islam « au quotidien » (p. 299-330) liés à une inégalité de fait (deuxième partie, chap. VII).
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L’inventaire des grandes associations rivales : UOIF créée en 1983, la Mosquée de Paris, la FNMF, et les enjeux de la représentation (voir J. Kaltenbach et M. Tribalat : La République et l’islam : entre crainte et aveuglement).
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L’émergence des revendications des « jeunes musulmans », depuis les années 1970 ; leurs associations (JMF, UEIF, scouts), leur refus d’instrumentalisation par les grandes associations et leur politique éditoriales (cassettes, éditions Tawhîd…)
Utilisation possible dans les programmes scolaires
1ère pro |
histoire |
le fait religieux depuis 1850, l'évolution des trois grands monothéismes |
Domaines religieux : Islam, Islam : Politique et société : Relations avec l’État, Islam : Généralités, Europe et religions : France
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Boyer Alain, BOYER Alain, L'Islam en France, Paris, P.U.F., Politique d'aujourd'hui, 1998, 384 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/boyer-alain-lislam-france-paris-puf-politique