Sommaire
Résumé
Actes du colloque de l’Association française de sociologie des religions (AFSR) tenu les 2 et 3 février 1998. L’ouvrage se divise en quatre parties : l’image du religieux dans les médias, le statut médiatique des religions et stratégie des acteurs religieux, les médias, les religions et leurs publics : les problèmes de réception, et enfin les constructions médiatiques du religieux.
La frontière entre ce qui est exprimable dans les médias à propos de la religion catholique et ce qui ne l’est pas est en train de se déplacer vers plus d’impertinence. Les images sont plutôt traditionnelles (effet de la perte de culture religieuse des jeunes ?) et le message religieux volontiers détourné par la publicité (texte de G. Derville sur les émissions satiriques et celui de J. Freyssinet-Dominjon sur la publicité). Le discours de diabolisation de l’islam est bien plus présent à la télévision que celui de la normalisation et de l’intégration, et il correspond bien aux représentations populaires (N. Yavari-d’Hellencourt). Enfin les bouddhistes occidentaux sont bien plus présents à la télévision que les bouddhistes émigrés et cette sorte de concurrence médiatique a un effet en retour structurant sur le bouddhisme en France : elle met en avant les groupes médiatisés (occidentaux) et place en retrait ceux qui refusent de l’être (asiatiques). (A. Koné-El-Adji).
Le droit des religions en matière de médias publics est récent et peu développé en Europe, mais les grandes confessions ont pratiquement partout accès à la radio et à la télévision publiques, généralement sur fonds publics (F. Messner). La stratégie médiatique des différents groupes religieux (discrétion, médiatisation contrôlée ou surmédiatisation), dépend d’une part de leur propre conception de leur place dans la société (renouveau charismatique étudié par C. Pina) et d’autre part de la nécessité de concurrencer les grands médias sur leur propre terrain (télévangélistes américains étudiés par J. Gurwith). Le malentendu qui existe entre le christianisme et les médias en France a sa source dans des conceptions antagonistes de la communication. Le même type de malentendu existe avec la sociologie. La religion a pourtant besoin des uns et des autres (interventions d’H. Tincq, de B. Gendrin et de G. de Turkheim).
Les enquêtes quantitatives effectuées sur la religion et la télévision montrent d’une part une relation entre le niveau de pratique religieuse et la méfiance envers la télévision et d’autre part que l’intégration du catholicisme dans les émissions de type « culture patrimoine » ne lui serait pas favorable en terme d’audience. Quant à l’enthousiasme quasi religieux des « fans », il manifeste surtout la dissolution du religieux (E. Maigret) malgré les apparences. Enfin la presse catholique pourrait être pour ses lecteurs un « moyen de faire lien quand il n’y a plus de lieu » (J.-F. Barbier-Bouvet, p. 242).
La quatrième partie de l’ouvrage étudie les effets de la puissance médiatique dans le champ religieux : les cérémonies télévisées sont de véritables rites spécifiques, capables de susciter une vraie participation du public qui fait, d’individus localement disséminés, une communauté véritable (D. Dayan). En parlant de plus en plus de religion, les médias accréditent son rôle social, mais uniquement quand il s’agit des « grandes » religions (R. Campiche). D. Wolton souhaite enfin que l’Église catholique s’engage plus dans la révolution médiatique où elle a un rôle à jouer, selon lui.
C’est aussi cette puissance médiatique que souligne J.-P. Willaime dans sa conclusion. Le choix par les médias de ne parler uniquement, en matière de religion, que de ce qui fait événement d’une part, et de ce qui fait consensus d’autre part, pose un problème du point de vue de la laïcité, comme de l’objectivité. Enfin la médiatisation du religieux contribue à son individualisation et à sa déterritorialisation.
Points forts
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Un panorama des problèmes posés par la nécessaire mais difficile médiatisation du religieux.
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Un ouvrage d’une lecture plutôt aisée pour des actes d’un colloque scientifique.
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Le point de vue de certains acteurs (journalistes, hommes d’église) vient compléter celui des spécialistes.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes |
Première |
Histoire |
Étude des modifications des pratiques religieuses depuis 1945 [programme 2002] |
Terminale |
Histoire |
Évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
AP
Domaines religieux : Généralités
Guide des ressources : Enseignement : Histoire, Enseignement : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Willaime Jean-Paul, Bréchon Pierre, Perrin Anne, BRÉCHON Pierre et WILLAIME Jean-Paul, Médias et religions en miroir, Paris, PUF, collection Politique aujourd’hui, 2000, 328 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/brechon-pierre-willaime-jean-paul-medias-religions