Sommaire

Résumé

Le projet de l’A. était de raconter comment se constitua une chrétienté occidentale originale, depuis l’émergence de l’Église dans l’Empire romain jusqu’à l’adoption du christianisme en Islande.

En une démarche distinguant trois périodes (200-500, 500-750, 750-1000), l’espace privilégié est la zone atlantique, mais avec plusieurs ouvertures sur les “ christianismes de Byzance et de l’Asie ” (p. 9).

Le panorama du premier chapitre a pour but de rappeler que l’émergence “ d’une forme de chrétienté et d’une seulement ” (p. 16) doit être replacée dans un vaste arc eurasiatique qui permit l’existence “ d’un langage chrétien commun, fondé sur des traditions partagées ” (p. 18).

Les quatre chapitres suivants examinent la nature du christianisme tel qu’il s’est développé sur les territoires de l’Empire romain à la fin de l’Antiquité. Si le III^e siècle (chap. 2) est “ un âge de chrétiens surprenants ” (p. 40) jusqu’à la conversion de Constantin, le IV^e est marqué par la figure majeure d'Augustin et l’émergence du clergé chrétien (chap. 3). Au V^e siècle, les décennies qui précèdent et suivent la chute définitive du pouvoir impérial en Occident sont celles de l’essor du culte des saints, de l’aristocratisation des évêques de Gaule et du rôle des communautés monastiques de Marseille et Lérins (chap. 4). En Norique (Autriche occidentale), dans les Iles britanniques et en Gaule du Nord, la frontière devient une frontière ouverte (chap. 5). De Césaire, évêque d’Arles jusqu’en 542, au pape Grégoire le Grand († 610) et au moine missionnaire irlandais Colomban († 615) en passant par un détour dans l’Empire romain d’Orient, l’A. évoque ensuite les multiples facettes d’un VI^e siècle déterminant pour l’évolution de l’Occident (chap. 6-9). En 610, Mahomet a quarante ans, et tandis que débute l’aventure de l’islam, se transforme le visage chrétien de l’Orient (chap. 10), bientôt soumis à la domination de la nouvelle religion (chap. 11). Le chapitre suivant est consacré à l’Irlande du VII^e siècle et à la christianisation des royaumes anglo-saxons opérée dans les mêmes décennies (chap. 12). Avec la Francie, ces régions sont le cadre du transfert “ d’impressionnants microcosmes d’un ordre chrétien autrefois lointain ” (p. 261). De “ micro-chrétientés ” (chap. 13) s’égrènent alors à travers l’Europe et le Proche-Orient. À partir du milieu du VIII^e siècle, la crise iconoclaste en Orient, la construction carolingienne en Occident et l’extension de la Loi chrétienne aux régions nordiques (chap. 14-17) marquent “ la vraie fin d’un monde très ancien ” (p. 281).

• Domaine : christianisme

• Sous-domaines : Catholicisme. Orthodoxie. Églises d’Orient. Moyen Âge. Espace et territoires. Clergé. Ordres religieux. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances. Naissance et diffusion du christianisme. Théologie. Exégèse. Liturgie. Relations avec le judaïsme. Relations avec l’islam. Relations avec les pouvoirs publics.

• Ouvrage grand public

Points forts

• Une écriture sereine, au service d’une ample érudition qui fait fi de la coupure traditionnelle entre “ Antiquité ” et “ Moyen Âge ”.

• Un ouvrage stimulant qui rappelle les réalités de l’Histoire et met à bas quelques idées ayant encore la vie dure malgré les travaux des spécialistes depuis plusieurs décennies : ainsi, par exemple, à propos des “invasions barbares” (p. 29) ou de la situation des Chrétiens au moment de la conversion de Constantin en 312 (p. 39).

Utilisation possible dans les programmes scolaires