Sommaire

Résumé

Après 1085 et la prise de la ville par Alphonse VI, Tolède devint frontière entre chrétienté et islam. C’est à partir d’elle que s’organisa la Reconquête (voir Reconquista), alors même que cohabitaient en son sein les trois grandes religions monothéistes pour le plus grand bonheur des intellectuels occidentaux, qui s’abreuvèrent aux traductions de textes antiques conservés et revisités en Orient. Autour de ces principaux thèmes (“ L’arrivée des chrétiens ” ; “ La ville de la tolérance ” ; “ Un haut-lieu culturel ”) sont rassemblées dans cet ouvrage quinze contributions. De part et d’autre, quatre textes viennent souligner que le paradoxe tolédan témoigne d’une réalité complexe : l’introduction et le prologue, puis l’épilogue en deux temps rappellent que le concept de “ tolérance ” est à manipuler sans anachronisme afin de bien distinguer la réalité et les mythes — celui du “ vivre ensemble ” ayant été forgé dès les XII^e-XIII^e siècles.

La première partie présente d’abord les étapes de l’avancée chrétienne et les mutations de l’idéologie royale, du rêve impérial d’Alphonse VII — couronné empereur en 1135 — à Ferdinand III (1217-1252) “ roi des trois religions ”. Les hommes ne sont ensuite pas oubliés, avec les destins liés d’Alphonse VI et de Bernard d’Agen, moine clunisien devenu archevêque de Tolède. C’est sous ce dernier que la cité obtint la primauté sur les autres évêchés du royaume, et qu’eut lieu la transformation de la mosquée en une cathédrale dont la quatrième contribution souligne la fonction d’instrument d’assimilation.

“ Mozarabes ” — chrétiens vivant auparavant sous domination musulmane — “ Mores convertis ”, “ Mudéjars ” — musulmans désormais sous domination chrétienne —, Juifs… autant de communautés qui cohabitèrent et s’intégrèrent plus ou moins harmonieusement dans cette ville de 30 000 habitants, comme le montrent les différents textes de la seconde partie, même si c’est vers l’assimilation, lente d’abord, puis forcée à la fin du XV^e siècle, que tendit l’évolution de la société tolédane. La culture, en définitive, a donné à la ville sa véritable dimension mythique, celle d’une nouvelle Babel.

Le dernier pôle de l’ouvrage s’attache à présenter les deux principales incarnations de la symbiose artistique et des transferts culturels : l’architecture, certes, mais surtout les traductions latines de textes philosophiques, médicaux et scientifiques.

• Domaine : christianisme
• Sous-domaines : Catholicisme. Moyen Âge. Images et représentations. Architecture. Clergé. Ordres religieux. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances. Relations avec le judaïsme. Relations avec l’islam.
• Profil : Ouvrage grand public

Points forts

• La relative “ naïveté ” du prologue (Louis Cardaillac, “ Un Tolédan pas comme les autres ”), sorte de conte sans prétention scientifique mais témoignant d’un choix assumé : offrir des travaux d’historiens et des approches plus littéraires à un large public d’élèves ou d’adultes sensibles à la magie d’un lieu et aux enjeux de la thématique.
• L’ancrage dans l’actualité du dernier texte de l’ouvrage (Mikel de Epalza, “ Pluralisme et tolérance, un modèle tolédan ? ”), qui souligne comment le mythe de Tolède a constitué, après la période franquiste, “ une des formes de la réflexion contemporaine sur l’identité de l’Espagne et ses racines médiévales… ” (p. 243).

Utilisation possible dans les programmes scolaires