Sommaire

Résumé

« Que sont devenus les juifs de Bordeaux après l’émancipation ? » Cette question est le point de départ de l’étude de J.C. Celui-ci met l’accent sur l’évolution de la communauté des israélites bordelais dans son rapport avec le statut de citoyen français. Il cherche à savoir si les juifs de Bordeaux ont persévéré encore plus loin et plus vite, comme on pourrait le supposer au vu de leur attitude au XVIII^e siècle, dans la voie de l’assimilation complète. Dans le cas contraire, quelle fut la nature de leur identité et de leur engagement dans le judaïsme ? Dans quelle mesure leur vie a-t-elle été modifiée par la possibilité de jouir des bienfaits de la citoyenneté au sein de l’État moderne ?

Pour répondre à ces questions, l’enquête s’articule autour de trois axes principaux : l’étude démographique des israélites bordelais, leurs activités professionnelles (p. 99-301), et l’organisation du culte israélite (p. 313-375). Prenant appui sur le registre demandé par Napoléon à tous les juifs de France, complété par les actes notariés et un recensement au XVIII^e siècle, l’auteur constate que la communauté israélite de Bordeaux au début du XIX^e siècle apparaît comme encore dans une phase d’évolution ; tout d’abord, elle s’accroît sur le plan démographique, y compris par une immigration continue. Comme l’A. le suggère, la proportion des mariages mixtes est de façon générale un test significatif pour juger de l’extension de l’assimilation. Or il enquête également sur la vie privée des israélites bordelais ainsi que sur la nature de leurs relations avec leurs concitoyens non-juifs. Suite aux évolutions constatées au XVIII^e siècle, il y a une intégration politique marquée, en particulier chez les notables. Mais en opposition flagrante avec l’Ancien Régime, on constate une participation active, une appropriation même de la culture majoritaire. Là aussi, l’assimilation se manifeste, non aux dépens, mais plutôt parallèlement à la culture traditionnelle. L’A. apporte quelques nuances à ces conclusions et rappelle qu’entre les désirs du législateur révolutionnaire et napoléonien et la réalité sociale de la communauté israélite de Bordeaux, la distance n’est pas si grande même si elle existe encore au XIX^e siècle.

• Domaine : Judaïsme

• Sous-domaine : Histoire des juifs

• Profil : Ouvrage spécialisé

Points forts

• Un outil méthodique de référence pour étudier les communautés sépharades dans leur ensemble. Prenant appui sur la déclaration nominative de 2063 bordelais, l’A. reconstitue de façon méticuleuse et constructive les liens de parentés et les liens matrimoniaux, dresse des courbes jumelées des naissances et décès.

• Un travail approfondi et détaillé qui offre un portait démographique analytique des israélites bordelais au XIX^e et de leurs ancêtres au XVIII^e siècle.

• Étude socio-économique remarquable, illustrée par des tableaux et des courbes, qui restitue les israélites bordelais dans leurs différentes catégories socioprofessionnelles. L’A. examine avec soin, une à une, les activités professionnelles comme les vies à l’intérieur de la communauté et propose un profil non schématique des israélites de Bordeaux.

• Une réflexion éclairante sur les raisons et le processus d’émancipation des Juifs de Bordeaux.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

G.G