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CHENG Anne, Histoire de la pensée chinoise, Paris, Édition du Seuil, 1997, 696 p.

Par
Chronologie, carte, notes bibliographiques, index.

Sommaire

Résumé

Dans l’introduction à l’ouvrage, l’auteur identifie les difficultés rencontrées face au savoir de cet ancien pays et fait le point sur quelques concepts-clés comme la voie et le souffle. L’histoire de la pensée chinoise – du IIe millénaire av. J.-C. jusqu’au XXe siècle – est divisée chronologiquement en six parties. On peut ainsi suivre le déploiement des principaux courants philosophiques tout en gardant une vue d’ensemble sur la composition et la stratification de cette mosaïque assez complexe. La subdivision de l’ouvrage permet en effet de saisir les moments cruciaux de l’évolution de cette pensée à partir d’une perspective diachronique.

Après avoir traité des premiers témoignages à caractère divinatoire et du culte des ancêtres de la Chine antique, l’auteur approfondit par la suite en présentant la multiplication des courants philosophiques à l’époque des Royaumes Combattants (IVe-IIIe siècles av. J.-C.), suivie par celle du bouleversement bouddhique (Ier-Xe siècles) et son héritage (Xe-XVIe siècles). Elle aborde finalement la naissance d’une philosophie chinoise moderne, et sa tout récente confrontation au christianisme et à l’esprit scientifique occidentaux.

Si nous rencontrons des penseurs éminents comme Confucius et Zhuangzi, Mencius et Mozi et maints d’autres, c’est aussi à travers ce qu’ils ont écrit – ou qu’ils sont censés avoir écrit –, car l’auteur leur laisse volontiers la parole grâce aux nombreux extraits traduit. La façon chinoise de se rapporter à la parole écrite, en effet, en dit long sur la raison d’être de la pensée elle-même auprès de cette tradition. Mémorisés et sans cesse approfondis, les textes sont les « témoignages de la parole vivante des maîtres, et ils ne s’adressent pas au seul intellect, mais à la personne tout entière ; ils servent moins à ratiociner qu’ils ne servent à fréquenter, à pratiquer et, finalement, à vivre » (p. 34).

La conception de la philosophie en Chine demeure assez loin de la pure spéculation occidentale dont les racines plongent dans la civilisation de la Grèce antique ; il s’agit ici au contraire d’une pensée instrumentale, qui ne se propose pas d’attester des vérités théoriques mais plutôt de trouver des façons pour vivre en harmonie avec le monde. D’ailleurs, cette harmonie est déjà à la base du système de la pensée chinoise qui ne conçoit pas de dualismes, mais plutôt des oppositions qu’il faut lire à travers la relation d’un élément avec l’autre (comme les fameux Yin/Yang) : la complémentarité se transforme en évolution, l’évolution devenant mutation qui à son tour génère des cycles, et ainsi de suite dans un mouvement cosmique pérenne.

Les écoles bouddhistes, confucianistes et taoïstes ont pu se disputer (existence de multiples polémiques et controverses) mais aussi se sont influencées réciproquement, ce qui a donné le jour à des grandes synthèses de la pensée. Quatre millénaires à la recherche du perfectionnement de la nature humaine ont laissé une empreinte très profonde. C’est pourquoi, comme l’auteur nous prévient au début de son ouvrage, son « but n’est pas de permettre au lecteur d’acquérir une connaissance exhaustive, au demeurant impossible, mais de lui donner les moyens de trouver par lui-même des points d’insertion et de repère, de circuler librement dans un espace vivant, bref de ramer seul sur ce qui peut paraître un océan » (p. 17).

Points forts

  • De nombreuses indications bibliographiques permettent aux lecteurs d’approfondir les thématiques abordées ou effleurées dans l’ouvrage.

  • La plupart des références bibliographiques renvoient à des travaux récents.

  • Les index des notions, des noms propres et des œuvres – qui sont enrichis des caractères chinois correspondants – représentent un outil indispensable pour le lecteur curieux aussi bien que pour le sinologue. Ils permettent de repérer des termes ou des noms dans le panorama très riche de la pensée chinoise et aussi de suivre l’évolution d’une même notion à travers les différentes époques et écoles.

  • Un ouvrage s’adressant à un public curieux et qui est conçu en particulier pour les étudiants, ce qui a poussé l’auteur à centrer son exposé sur les courants principaux de la pensée chinoise tout en confinant dans les notes les aspects trop techniques.

D. C.

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Souffle (qi), Voie (dao), Ying/Yang
Domaines religieux : Religions d’Asie : Chine, Religions d’Asie
Guide des ressources : Information : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Campo Daniela, Cheng Anne, CHENG Anne, Histoire de la pensée chinoise, Paris, Édition du Seuil, 1997, 696 p. » 2009, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/cheng-anne-histoire-pensee-chinoise-paris-edition-du

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