Sommaire

Résumé

Actes du colloque de l’Association Française des Sciences Sociales des Religions (AFSR), tenu à Paris, en 2001.

Dans les trois aires musulmane, juive et chrétienne, la logique de réforme a transformé l’autorité religieuse, mais selon des logiques propres à chacune d’elles : cléricalisation de l’islam, confessionnalisation du judaïsme, sécularisation du christianisme.

En France, face à une autorité romaine forte, l’Église catholique se décentralise autour de l’autorité de l’évêque, laquelle est renforcée en particulier par le processus synodal. Cette décentralisation reflète le mouvement de la société tout entière.

Le protestantisme évangélique, particulièrement aux USA, tend à resacraliser le pastorat. Dans tous les cas, on assiste à une montée de l’autorité charismatique, qui peut être plus complémentaire que concurrente de l’autorité institutionnelle. On voit aussi apparaître de « nouveaux clercs » comme les laïcs missionnés et les diacres permanents catholiques, ou le « Steering Committee » de l’Old Order Amish.

La création de l’État d’Israël et ses circonstances ont délégitimé le quiétisme rabbinique et engendré, en Israël comme dans la diaspora, une politisation messianique de certains rabbins.

La contrainte née de la normalisation du statut juridique de l’homosexualité en France transforme la condamnation catholique de l’homosexualité en une réprobation qui ne fait plus intervenir une norme religieuse mais convoque les sciences de l’homme au secours d’une autorité inaudible.

Les conversions au bouddhisme en Occident sont surtout fondées sur le charisme personnel des maîtres, ce qui affaiblit leur stabilisation dans une communauté.

Un tiers du livre est consacré aux transformations de l’islam en Europe : tradition et transformation des prêches dans les mosquées européennes, appropriation des textes sacrés par les femmes en France et en Iran, norme et autorité religieuse chez les jeunes musulmans de France. Ces derniers sont pris entre leur adhésion aux valeurs de la République et de la laïcité et à une conception totalisante de l’islam.

Enfin, un chapitre est consacré à l’émergence en Europe et aux USA d’une élite intellectuelle musulmane qui pense la possible coexistence de religions différentes au sein d’une même collectivité nationale.

Points forts

• Un panorama des transformations de l’autorité religieuse dans le judaïsme, le christianisme et l’islam, avec un élément comparatif dans les conversions au bouddhisme en occident.

• Un tableau large et nuancé de l’autorité et de sa légitimation dans l’islam.

• La prise en compte de différentes aires culturelles ainsi que des variations des phénomènes entre religions indigène et diasporique.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

AP