Sommaire

Résumé

L’ouvrage est ouvert par trois introductions, celle de Danièle Hervieu-Léger sur la religion des Européens où elle aborde les concepts de modernité, de recomposition du religieux et de sécularisation ; celle de David Martin (Université de Londres) sur la théorie de la sécularisation ; et celle de Grace Davie qui propose un état des religions en présence pour chaque pays européen.

La première partie est consacrée aux identités confessionnelles avec les exemples de l’Allemagne du XVI^e au XX^e siècles comme modèle de pluralisme religieux et confessionnel (Étienne François, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne) et de la Suisse comme exemple de tension entre une dilution des identités confessionnelles et leur recomposition (Roland Campiche, Université de Lausanne).

La deuxième partie traite des identités religieuses et nationales avec le cas du Danemark (Ole Riis, Université d’Aarhus) où l’Église luthérienne joue un rôle essentiel, celui de la Grèce où l’on observe une vitalité culturelle de l’orthodoxie (Nikos Kokosalakis, Université d’Athènes) et celui de la France (examiné par Jean-Paul Willaime, directeur d’études à l’EPHE et auteur de Europe et religions. Les enjeux du XXI^e siècle) qui se manifeste par un attachement à une laïcité institutionnelle mais également l’existence d’une « laïcité culturelle » partagée avec d’autres pays (liberté religieuse, autonomie de la conscience individuelle).

La troisième partie analyse la question de la dérégulation institutionnelle des identités religieuses avec l’exemple britannique résumé par Grace Davie comme « croire sans appartenir » (croire en Dieu sans fréquenter les lieux de culte), celui de la Belgique pour laquelle Liliane Voyé (Université catholique de Louvain) considère qu’il y a un déclin de la « civilisation paroissiale » mais qu’une quête de sens religieux perdure dans la société, enfin celui de l’Italie étudié par Enzo Pace (Université de Padoue) qui parle d’un « désenchantement religieux » même si l’attachement au catholicisme est réel.

La quatrième partie aborde enfin le thème des recompositions identitaires : renouveau de la religion locale en Espagne avec en particulier un engouement pour les fêtes religieuses (Marlène Albert-Llorca, chercheur au CNRS), processus de réidentification communautaire dans le judaïsme (Régine Azria, chercheur au CNRS), profusion et dynamisme des nouveaux mouvements religieux analysés par Danièle Hervieu-Léger et Grace Davie.

En conclusion, Jean-Paul Willaime revient sur les religions et l’unification européenne : dimensions religieuses des frontières, construction européenne avec des mouvements d’œcuménisme mais aussi des processus de reconfessionnalisation qui réactivent des tensions interreligieuses et interconfessionnelles.

Points forts

• Panorama très riche et informé sur la situation religieuse de chacun des pays européens.

• Des études plus précises sur des mouvements spirituels : évolutions contemporaines du judaïsme en Europe ou développement des nouveaux mouvements religieux.

• Une réflexion sociologique sur les mutations du rapport au religieux dans les sociétés européennes.

Utilisation possible dans les programmes scolaires