Bibliographie, annexes en fin d’ouvrage
Sommaire
Résumé
Le présent ouvrage part d’un constat : le manque d’études sociologiques concernant l’augmentation des personnes dont les croyances et les perspectives existentielles s’inscrivent complètement à l’extérieur du champ de la religion. En effet, si la sociologie des religions contemporaine rend compte largement du déclin de la religion dans la modernité et du processus continu de sécularisation, la catégorie des « sans-religion » que l’auteur utilise reste paradoxalement méconnue. SD souligne à cet égard que les enquêtes sociologiques portant sur les croyances religieuses laissent apparaître cette catégorie de « sans-religion » comme négative, c’est-à-dire comme signifiante d’une absence de véritables convictions éthiques et métaphysiques. C’est pourquoi cet ouvrage se propose de dégager les croyances et les présupposés que recouvre, en réalité, la catégorie de « sans-religion », de confronter ces croyances et leur construction au champ de la religion et de déterminer s’il existe des grandes orientations qui rapprocheraient entre eux les individus se définissant comme « sans-religion ». L’enquête est constituée de 78 entretiens se concentrant sur les options morales, éthiques et métaphysiques des individus, ainsi que sur leur conception des religions. L’ouvrage comprend une dizaine de chapitres.
Après avoir justifié ses choix méthodologiques, l’auteur consacre deux chapitres qui rendent compte du processus de sécularisation dans les sociétés occidentales et des interactions entre religion et modernité à la base du « désenchantement du monde » analysé par le sociologue allemand du début du XXe siècle, Max Weber.
Un chapitre fait le point sur les statistiques disponibles sur les réorganisations, en France et en Europe, du champ religieux et de l’évolution des attitudes religieuses.
Les chapitres suivants recouvrent l’examen des données de l’enquête. Pour mettre à jour les logiques de construction de l’identité des « sans-religion », l’auteur distingue cinq dimensions qu’elle analyse successivement : le rôle de l’éducation et de l’expérience familiale, les points de vue sur les religions, les options métaphysiques exprimées par les acteurs, leurs valeurs et leurs positions face à de grandes questions de société, et enfin, leur relation à la science et aux parasciences.
L’auteur propose à l’issue de ces analyses une typologie qui classe les « sans-religion » en quatre grands groupes. Le premier concerne les individus athées, rationalistes, ayant une sensibilité de gauche. Le second partage ces mêmes caractéristiques mais se distingue par un fort anticléricalisme. Le troisième est également marqué par l’anticléricalisme, mais à la différence des deux premiers groupes, il est assez sensible aux « parasciences » bien que revendiquant le rationalisme. Le dernier groupe rassemble des individus dans une rupture moins radicale avec l’Eglise et les prescriptions morales des religions : en outre, ces derniers sont ouverts à des questionnements métaphysiques notamment l’existence d’une « force surnaturelle » et la question de l’après-mort. Ainsi, se distinguent des régimes symboliques qui ne s’établissent plus prioritairement en référence à la religion, ni même nécessairement « contre » celle-ci.
Points forts
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Cet ouvrage fait le point sur la spécificité française du processus de sécularisation.
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L’auteur délimite une sensibilité (« sans-religion ») dont les caractéristiques sont encore méconnues de la sociologie des religions classique.
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L’ouvrage restitue de nombreux éléments empiriques issus de l’enquête, notamment les entretiens menés avec les « sans-religion », ce qui contribue à sa clarté et son accessibilité
Utilisation dans les programmes scolaires
terminale |
histoire |
évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945 |
NG
Domaines religieux : Europe et religions : France, Généralités
Guide des ressources :
Référence du document
Recension : « Denefle Sylvette, DENEFLE Sylvette, Sociologie de la sécularisation. Être sans-religion en France à la fin du XXe siècle, Paris, L’Harmattan, 1997, 303 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/denefle-sylvette-sociologie-secularisation-etre