Bibliographie
Sommaire
Résumé
L’auteur fait une présentation du Coran en six chapitres. « Texte fondateur » et « parole de Dieu » en islam, le Coran texte intemporel des traditions musulmanes, est un recueil de prédications émergeant dans l’Arabie de la première moitié du VIIe siècle (p. 3). Dans ce cadre, le Coran constitue la source exclusive sinon principale de l’ouvrage.
Le premier chapitre étudie le contexte historique de la révélation coranique. À la veille de la naissance de l’islam, la conjoncture politique de la région est fragilisée par un conflit opposant l’Empire byzantin à la Perse sassanide. En Arabie, le paganisme demeure très agissant, et le paysage monothéiste est constitué de communautés juives, et chrétiennes de confessions nestorienne, melkite et jacobite. À la suite de cette description temporelle, l’auteur examine les grands traits de la biographie de Muhammad (voir Mahometde William Montgomery Watt et Mahometde Maxime Rodinson) : naissance à La Mekke vers 570 ; appartenance à la puissante tribu des Quraïch vers 610 ; expatriation (l’hégire) à Yathrib (Médine) en 622 ; conquête de La Mekke en 630.
La structure et la langue du Coran font l’objet du deuxième chapitre. Le Coran, Qur’ân, compte 114 chapitres (ou sourates) désignés par leur titre et classés approximativement par ordre de taille décroissante. Chacune de ces sourates est divisée en versets ou âya; la vulgate en compte 6236. La chronologie du texte coranique comporte quatre périodes : trois correspondent à la prédication de Muhammad à La Mekke, la quatrième à la phase médinoise. Il s’agit d’un texte arabe, en prose rimée, dont la richesse lexicale appartient « plutôt au registre de la poésie » (p. 39).
Le troisième chapitre observe l’enseignement du Coran, et notamment la Fâtiha, la première sourate ou « la liminaire », se présente comme une prière et est considérée par la tradition musulmane comme la « Mère/Quintessence du Livre » (p. 49) ; Dieu, désigné par Allâh ou Rabb (« Seigneur »), créateur, unique et tout-puissant (p. 50) ; le Jugement dernier et l’au-delà, l’eschatologie, les signes annonciateurs, l’Enfer et le Paradis ; Muhammad, l’ultime envoyé de Dieu, le « sceau des prophètes », désigné par rasûl ou nabî (p. 58); des règles ou des devoirs pour la communauté musulmane.
Le quatrième chapitre analyse la transmission du texte coranique. Selon la tradition musulmane, des fidèles auraient noté des révélations à l’époque même de la prédication de Muhammad. Le premier recueil du Coran est élaboré par Zaïd ibn Thâbit sous le règne d’Abû Bakr (632-634), et une recension du texte, la « vulgate ‘uthmânienne », est réalisée par le même Zaïd sous le calife ‘Uthmân (règne de 644 à 656). Les premiers exemplaires sont copiés verticalement, sur parchemin. Une copie du Coran est appelée mushaf. Par ailleurs, la transmission orale du Coran par la mémorisation du texte « constitue un trait constant de la dévotion que les fidèles vouent à la révélation » (p. 85).
Dans son cinquième chapitre, l’auteur montrel’importance du Coran dans les sociétés musulmanes. D’abord, la récitation du texte coranique est déterminante dans l’enseignement traditionnel des fidèles ; puis, l’inscription du verbe coranique est très présente « sur les parois des édifices religieux ou publics [de] la cité musulmane » (p. 99) ; enfin, la puissance spirituelle du Coran influence profondément la vie des musulmans.
Le dernier chapitre expose les différentes traductions occidentales du Coran, du Moyen Âge à nos jours. Aussi, aborde-t-il le sujet des travaux philologiques réalisés en Occident à partir du XIXe siècle, tels ceux de GustavWEIL (1844 et 1872) ; Friedrich SCHWALLY (1909) ; Arthur JEFFERY (1938)…
Points forts
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Un récit clair, synthétique, indispensable à la connaissance du Coran pour le grand public.
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L’apport du contexte historique, car le Coran est enraciné dans l’histoire de l’Arabie, lieu de passage, d’échanges et de croisement de communautés religieuses.
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La grande précision de ses références au texte coranique : chaque mention du Coran est systématiquement référencée.
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Une présentation de l’ensemble des diverses traductions occidentales du Coran, depuis celle de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, en 1143, jusqu’aux traductions les plus récentes (chap. 6) (voir Le Coran et ses traductions en français).
Utilisation dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thèmes du programme |
Primaire Cycle 3 |
histoire |
en Méditerranée, une civilisation fondée sur une nouvelle religion, l’Islam |
Cinquième |
histoire |
le monde musulman : Mahomet, le Coran et la diffusion de l’Islam et de sa civilisation |
Seconde |
histoire |
la Méditerranée au XIIe siècle |
Lycée |
arabe |
Coran, rites, califats |
AN
Domaines religieux : Islam, Islam : Origines et corpus : Coran, Islam : Rites et pratiques, Islam : Généralités, Islam : Origines et corpus : Mahomet
Guide des ressources :
Référence du document
Recension : « Déroche François, DÉROCHE François, Le Coran, Paris, PUF, coll. Que sais-je ?, 2005, 127 p » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/deroche-francois-coran-paris-puf-coll-que-sais-je