Sommaire
Résumé
Encadrés par une introduction et une conclusion dues aux directeurs du volume, douze textes sont consacrés à cette ville qui est pour nous un fantasme “ car elle est réellement de nulle part, sinon d’un Orient révolu qui n’a rien à voir avec la géographie ” (p. 10). Si nous regardons aujourd’hui ce mirage à travers les “ couches de carton-pâte ” (p. 10) accumulées depuis des siècles et surtout l’époque romantique, Constantinople fut au temps de sa splendeur une ville dont le mythe reposait en bonne partie sur la puissance et la crainte, une capitale aux prétentions universalistes de domination du monde habité. En 1054, au moment du “ Schisme d’Orient ”, Constantinople est à son apogée ; en 1261, lors de sa reconquête sur les Latins par l’empereur Paléologue, elle entre dans une nouvelle phase de son histoire : avec un empire réduit, sa puissance politique s’efface, tandis que demeure son rayonnement religieux. En deux siècles, les forces venues d’Occident, mues par les appétits d’une donne économique nouvelle, l’ont fait basculer vers le déclin. Le portrait proposé par les dix co-auteurs de l’ouvrage aborde d’abord la dimension de capitale politique et religieuse, Nouvelle Rome trahie tout à la fois par les Chrétiens latins, qui la prennent en 1204, et ses propres élites, qui font du coup d’État une technique de gouvernement et contribuent à creuser la fracture avec les provinces (première partie). Ce sont pourtant ces dernières qui nourrissent les 400 000 habitants, à l’approvisionnement desquels veillent les pouvoirs publics afin d’éviter les émeutes. Michel Kaplan exploite en particulier un document exceptionnel dû au juge Michel Attaliate, également propriétaire foncier, afin de reconstituer les circuits commerciaux du blé (pp. 91-97) jusqu’à une ville qui est un centre de production artisanale et de commerce (pp. 104-135). Après ces aspects économiques, la troisième partie de l’ouvrage est consacrée à “ la ville sous le regard des “autres” ”, c’est-à-dire des Slaves du Sud et des Russes, des Musulmans et des Occidentaux, populations dont le regard est désir, tandis que la communauté juive locale survit dans la ségrégation résidentielle et la marginalisation sociale. Deux contributions abordent enfin, dans un quatrième temps, les “ splendeurs d’une capitale ” dont l’art et la culture ont bénéficié d’héritages divers, mais qu’il convient d’ausculter avec lucidité.
- Domaine : Christianisme
- Sous-domaines : Orthodoxie. Églises d’Orient. Moyen Âge. Images et représentations. Peinture. Architecture. Littérature. Espace et territoires. Clergé. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances. Théologie. Liturgie. Relations avec l’islam. Relations avec le judaïsme.
- Profil : Ouvrage grand public
Points forts
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Les atouts d’un ouvrage de cette collection : une présentation très pédagogique (cartes, courts résumés des différents textes, annexes utiles et synthétiques, notamment le glossaire de trente et un mots) au service de l’approche fine d’une histoire des idées et des sensibilités, des croyances et des idéologies.
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La volonté de faire mieux comprendre, à travers le destin de cette ville unique, les convulsions de l’Europe centrale et des Balkans contemporains. Une utile contribution, aussi, à la réflexion sur l’histoire commune et les liens de la Turquie actuelle et de l’Europe.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Cinquième |
Histoire |
Le Christianisme orthodoxe (Moyen Âge) |
Seconde |
Histoire |
La Méditerranée au XIIe siècle, carrefour de trois civilisations : Islam, Chrétienté occidentale, Empire byzantin (Moyen Âge) |
Domaines religieux : Christianisme : Rites et pratiques : Clergé, Christianisme : Arts : Architecture, Christianisme, Christianisme : Période : Moyen Age, Islam : Politique et société : Relations avec le judaïsme, Christianisme : Doctrines et courants : Églises d’Orient, Christianisme : Origines et corpus : Théologie, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’islam, Christianisme : Arts : Peinture, Christianisme : Doctrines et courants : Église orthodoxe, Christianisme : Rites et pratiques : Liturgie, Christianisme : Arts : Littérature
Guide des ressources : Information : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Ducellier Alain, Balard Michel, DUCELLIER Alain, BALARD Michel (dir.), Constantinople 1054-1261. Tête de la Chrétienté, proie des Latins, capitale grecque, Paris, Autrement, “ Mémoires ”, 1996, 263 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/ducellier-alain-balard-michel-dir-constantinople