Sommaire

Résumé

Les Sages, c'est-à-dire les rabbins de l'âge classique, ont produit sur une durée de neuf cent ans (II^e siècle av. n. e-VII^e siècle de n. e) un corpus textuel d'une ampleur considérable, celui de la littérature talmudique et midrashique. La pensée juive traditionnelle a toujours valorisé les aspects halakhiques de cette littérature, c'est-à-dire ceux qui concernent le domaine de la loi (halakha). Cependant, il existe une autre facette de la littérature rabbinique, celle de la aggada, que l'A. a mis au centre de son livre.

La aggada aborde des thèmes que l'on classe habituellement dans la théologie, l'éthique, l'anthropologie ou encore la cosmologie : les attributs de Dieu, le monde des anges, la création du monde, la nature de l'homme et l'opposition du bien et du mal. Elle accorde une place centrale à la destinée du peuple d'Israël, élu par Dieu mais solidaire de l'ensemble de l'humanité, de la réception de la Tora au Sinaï jusqu'à la rédemption de la fin des temps.

Dans le domaine de la aggada, les Sages ont fait preuve d'une grande créativité intellectuelle. Si la aggada apparaît souvent comme un commentaire de la Bible (midrash), elle n'en est pas pour autant une paraphrase servile mais une réécriture innovante, étroitement liée au contexte historique et culturel dans lequel ont évolué les Sages. Ainsi la aggada contient un certain nombre de conceptions et de croyances, mais comme le souligne l'A., elles ne sont jamais présentées de manière suivie et cohérente, comme un exposé théologique ou philosophique, elles restent au contraire irréductiblement plurielles et parfois contradictoires.

• Domaine: judaïsme

• Sous-domaine: judaïsme rabbinique ancien (70-500)

•  Profil:  ouvrage spécialisé

Points forts

• La démarche historique suivie par l'A. Il distingue toujours les doctrines propres à l'époque des tannaïm (rabbins ayant enseigné entre 70 et 200) de celles des amoraïm (rabbins des années 200-500) et va même jusqu'à distinguer dans certains cas les opinions des premiers et des derniers amoraïm (sur la providence par exemple).

• Le caractère synthétique de son approche. L'A. ne part pas d'une idée préconçue de ce que serait l'essence du judaïsme. Il est certes conscient que certaines doctrines rencontrent plus l'assentiment d'un grand nombre de Sages mais ce n'est nullement une raison pour négliger voire dénigrer les doctrines minoritaires. Il faut décrire la pensée des Sages dans son ensemble et comme elle se perçoit elle-même.

• Le souci de replacer le judaïsme rabbinique dans l'ensemble plus vaste du judaïsme des époques hellénistique et romaine. L'A. compare régulièrement les sources talmudiques avec les écrits intertestamentaires, les ouvrages de Philon ou de Flavius Josèphe et dans une moindre mesure les manuscrits de la Mer Morte (Qumran).

• Le judaïsme rabbinique et non-rabbinique est à son tour replacé dans le bouillonnement théologique, philosophique et culturel de son temps. L'influence des différents paganismes (religieux ou philosophiques) ainsi que du christianisme sur l'évolution de la pensée des Sages n'est jamais perdue de vue.
  

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