Avant-propos de Nicole Lemaître, index, sources, bibliographie.
Sommaire
Résumé
Cet ouvrage prend un parti résolument anti-apologétique : il est avant tout soucieux de libérer l’histoire de la réforme des institutions monastiques de l’idée reçue opposant les moines réformés, fidèles à la règle de leur institut et vivant de manière dans l’austérité, aux moines déformés, lesquels ne seraient, dans cette optique, que des débauchés méprisant toute dimension spirituelle. L’A. montre au contraire à quel point le mouvement réformateur lui-même se comprend comme une stratégie de conquête qui trouve ses racines dans des enjeux sociaux et politiques bien éloignés de la stricte dimension spirituelle.
Pour illustrer cette thèse stimulante, l’A. choisit de mener une étude du milieu des réformateurs : il montre les liens que ces derniers entretiennent avec le contexte plus général de renouveau monastique. Le soutien que la réforme des cloîtres reçoit du pouvoir royal à partir de Charles VIII lui permet de recourir à la force pour s’imposer, comme le prouvent les archives judiciaires que l’A. utilise. Ces analyses permettent également de nuancer l’idée selon laquelle l’idéal religieux aurait été en perte de vitesse à la Renaissance : ceux qui dénoncent les mauvais moines sont ceux qui vivent l’idéal de retrait par rapport au monde qui caractérise le choix de la vie monastique. Soucieux de vivre dans une communauté de saints, les moines réformés se préoccupent assez peu de réformes purement institutionnelles : ce qui compte avant tout c’est que la sainteté et la piété des hommes. Paradoxalement, il semblerait que ce soit le succès de la réforme elle-même qui favorisa l’antimonachisme : « les moines sont moins victimes de leurs tares que de leurs réformes. Leurs prétentions, plus que leurs turpitudes, dérangent » (p. 18) puisqu’elles leur donne souvent morgue et suffisance.
-
Domaine : christianisme.
-
Sous-domaine : Catholicisme. Ordres religieux. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Renaissance. Réforme et Contre-Réforme (ou réforme catholique). Relations avec les pouvoirs publics. Vie politique.
-
Ouvrage spécialisé.
Les points forts
-
Les choix d’analyse opérés par l’A. lui permettent de mettre en valeur les facteurs politiques et sociaux des évolutions religieuses.
-
L’inversion du schéma d’interprétation généralement admis à propos de la réforme des religieux : en refusant de prendre pour argent comptant les plaintes des contemporains sur le mauvais état de la vie religieuse, l’A. peut remettre en valeur le dynamisme de cette forme de vie chrétienne au xvie siècle.
-
La finesse avec laquelle l’A. analyse les ancrages spirituels et politiques des milieux réformateurs.
Utilisation possible dans les programmes scolaires
Classe |
Discipline |
Thème |
Primaire |
Histoire |
La Réforme, les guerres de Religion. |
Cinquième |
Histoire |
Les Réformes protestantes et catholiques |
Seconde |
Histoire |
Humanisme et Renaissance : Réformes protestantes et catholiques. |
C.M.
Domaines religieux : Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme, Christianisme : Rites et pratiques : Monachisme, Christianisme : Politique et société, Christianisme : Période : Renaissance, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’État, Christianisme, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages
Référence du document
Recension : « Le Gall Jean-Marie, LE GALL Jean-Marie, Les moines au temps des Réformes, France (1480-1560), Seyssel : Champ Vallon, 2001, 643 p. (Époques) » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/gall-jean-marie-moines-au-temps-reformes-france-1480